21 décembre 2024 | 18:07
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À propos du comportement des cyclistes… et des élus

Un lecteur d’Osez Fontenay a souhaité réagir ainsi à mon article du 21 octobre, rendant « Hommage à Paul, jeune cycliste tué à Paris le 15/10 » :
« Bonjour,
Avez-vous remarqué qu’il n’y a quasiment plus de promenades de chiens sur la coulée verte ? Les nouveaux fous du volant ne nous permettent plus d’aller promener nos animaux. Vélos électriques ou non. Cela devient beaucoup trop dangereux, sans compter les klaxons et les insultes. Balayez devant votre porte (Je n’ai ni voiture ni “vélo”).
»
La signature de ce commentaire n’étant pas conforme à la charte du blog, en tant qu’administrateur je ne peux pas le publier en l’état.

Cependant, sous ma signature personnelle, je peux essayer de lui répondre.

Tout d’abord pour reconnaître que le problème qu’il évoque n’est pas un faux sujet. En témoignent, deux articles récents du Monde :
• l’un signé d’Olivier Razemon (qu’on ne peut pas soupçonner d’être anti-vélo) : « Les vélos ont pris le pouvoir sur tous les autres usagers. Ils ne respectent rien ! » : la montée de la grogne anti-cyclistes, publié le 11 novembre ;
• l’autre signé de Pascale Krémer : Peur sur les pistes cyclables : gros pneus et coups de sonnettes, la menace de la « SUVisation du vélo », publié le 9 novembre.

J’ajouterai cependant que le problème sur la Coulée verte à Fontenay-aux-Roses est amplifié par le comportement du maire et de sa majorité municipale. Rappelons-nous :
• La Coulée verte (devenue Promenade des vallons de la Bièvre), créée au milieu des années 1980 lors de la construction de la ligne TGV Atlantique, est un espace dédié aux loisirs avec, initialement, une piste cyclable et des cheminements piétonniers le plus souvent séparés ;
• Le développement de l’usage du vélo comme moyen de transport, et plus seulement comme activité de loisir, a effectivement conduit à une sur-fréquentation cycliste de la Coulée verte. Notamment depuis la crise COVID de 2020-2021 ;
• Les associations de cyclistes, la région Île-de-France et le département des Hauts-de-Seine ont alors proposé l’aménagement d’une piste cyclable bidirectionnelle et continue le long de la RD 63 (à Fontenay-aux-Roses : avenue Jean Moulin, rue Antoine Petit et avenue Jeanne et Maurice Dolivet), parallèle à la Coulée verte. Ce projet permettrait de rendre la Coulée verte aux activités de loisir (dont la promenade des chiens) en détournant le trafic cycliste de transit sur une RD 63 devenue cyclable ;
• Toutes les communes concernées (Chatenay-Malabry, Sceaux, Châtillon) sont favorables à ce projet, sauf, vous l’aurez remarqué, Fontenay-aux-Roses… Le maire et sa majorité municipale s’y opposent fermement. Au mieux, nous n’aurions sur Fontenay qu’une piste cyclable unidirectionnelle et discontinue, ce qui ne serait pas suffisant pour détourner le trafic cycliste de transit de la Coulée verte ;
• Une réunion a été organisée au printemps 2024, où le département a présenté un projet sur lequel les participants ont fait de nombreuses observations et propositions.

Dans les cours de management, on dit souvent « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions. ». Les cyclistes attendent donc que le département et la commune proposent les leurs suite à cette réunion d’avril 2024…


Michel Giraud

2 RÉPONSES

  • Le commentaire de Michel Giraud est tout à fait raisonnable.
    A mon sens cyclistes, automobilistes, piétons doivent apprendre à “vivre ensemble”. J’ajoute qu’il est tout à fait regrettable que Monsieur Vastel ait supprimer la subvention accordée à FAR A VELO dont l’objectif était d’apprendre aux Fontenaysiens à maitriser l’usage de leur vélo.

  • Laurent Ribadeau Dumas

    Il ne s’agit pas de crier “Haro” sur les cyclistes et les “trottinettistes” en général. Mais de reconnaître un certain nombre de comportements inciviques de certains qui finissent par ternir l’image de ces modes de transport dit “doux” (!). Comme tout piéton, je suis bien placé pour voir que les vélos et les trottinettes électriques peuvent être dangereux quand ils roulent sur les trottoirs, pratique interdite par le Code de la route. De constater qu’ils ne respectent pas toujours la priorité des piétons sur les passages qui leur sont réservés, voire n’hésitent pas à frôler ces derniers. Qu’ils roulent dans des endroits où il est bien précisé qu’ils doivent tenir leurs engins à la main (rue Houdan à Sceaux, par exemple). On rencontre aussi certains cyclistes ou “trottinettistes” sans égard pour les personnes à pied et injurient celles qui osent leur faire la remarque. C’est une question de pouvoir : ces usagers des modes de “circulation douce” se comportent comme certaines voitures se comportent parfois vis-à-vis d’elles.

    Je suis souvent étonné de voir combien nombre de gens râlent contre ces comportements inciviques. Un de mes proches, personne à mobilité réduite (PMR), qui a failli se faire renverser à plusieurs reprises sur les trottoirs de la rue Boucicaut, a désormais peur. Et j’ai rencontré de nombreuses personnes âgées qui réagissent de la même manière.

    Le développement et la gestion du vélo et de la trottinette ont connu un développement considérable ces dernières années. Et c’est très bien. Mais ce développement s’est souvent fait de manière anarchique. Les pouvoirs publics ont installé des équipements sans toujours penser aux plus fragiles. Résultat: dans certains cas, vélos et trottinettes ont pris le pouvoir. D’où, à mon sens, ce “vélo bashing” décrit dans Le Monde (https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/11/11/les-velos-ont-pris-le-pouvoir-sur-tous-les-autres-usagers-ils-ne-respectent-rien-la-montee-de-la-grogne-anti-cyclistes_6387630_4497916.html). Cela ne justifie évidemment en aucun cas le comportement de certains automobilistes. Mais l’on assiste sans doute à un retour de balancier, aussi injuste soit-il dans certains cas.

    Les travaux de l’anthropologue décrits dans l’article me surprennent quelque peu. Ils “permettent de lever le voile sur ces conflits d’usage souvent décrits, rarement analysés, qui reposent parfois sur des malentendus”. Parfois. Mais pas toujours. Peut-être faut-il aussi écouter ceux qui se plaignent. Et comprendre pourquoi ils se plaignent.

    Peut-être faut-il aussi enfin penser pour de bon aux piétons les plus fragiles. “Jusqu’à présent, la promotion du vélo reposait sur l’idée que les incivilités résultaient de l’absence d’aménagements : celui qui pédale sur le trottoir n’a pas d’autre choix, car la chaussée est trop dangereuse”, explique l’article du Monde. C’est évidemment un peu court: ce faisant, on a oublié la question des comportements individuels. Il faut évidemment poursuivre les aménagements pour les vélos et trottinettes. Mais les penser en fonction des piétons. Il faut aussi éduquer cyclistes et “trottinettistes” inconscients. A quand une grande campagne d’information dans les médias ? Récemment, je me trouvais sur un passage piéton aménagé sur une piste cyclable. Un vélo m’est passé sous le nez. Quand j’ai fait la remarque à la cycliste, elle m’a dit tout de go: “La priorité pour les cyclistes, c’est différent que pour les voitures”. Inconscience quand tu nous tiens…

    Il faut par ailleurs faire respecter la règlementation. Je le rappelle : le Code de la route stipule que vélos et trottinettes n’ont pas le droit d’emprunter les trottoirs. C’est donc largement une question de prise de conscience politique. Je ne vois pas d’autres moyens pour établir une cohabitation harmonieuse entre les différents modes de déplacement.

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