Fontenay-aux-Roses développe depuis 2014 un nouveau concept : la vastelocratie
Les principes en sont simples : élu, il est donc inutile, selon l’édile de notre ville, d’écouter les colistiers, encore moins les conseillers municipaux de l’opposition dont il dénigre l’élection, et pas plus les fontenaisiens, leur bulletin de vote étant suffisant. Ces derniers sont consultés quand tout est décidé car « ce ne sont pas des experts » et tant pis pour les esprits chagrins. Par contre, dans la vastelocratie, les promoteurs sont considérés comme ayant de très bonnes idées alors, il faut les écouter et les laisser donner libre cours à leur imagination.
Certes cela conduit à quelques errements financiers mais, peu importe, il suffit d’augmenter les impôts et de rassurer en organisant « des galettes tours » (j’avais oublié de déposer la marque en 2024 et le maire sans scrupule a repris ma formule), ainsi que des cafés du maire et des pots du jeudi soir en mairie avec des citoyens « tirés au sort ». La RGPD n’est pas tout à fait respectée mais que ne ferait-on pas pour être réélu. Autour d’un verre et de bonnes paroles les fontenaisiens vont peut-être oublier. Toutes ces agapes ont un coût non négligeable alors que les finances de la ville s’annoncent difficiles dans le contexte actuel.
Cependant, ce coût reste très marginal eu égard à d’autres dépenses qui sont soit totalement inutiles, soit résultent d’impréparation et sans commune mesure avec les prévisions initiales.
Le dernier exemple en date est celui de l’aménagement du Parc Sainte Barbe dont les coûts sont multipliés par trois, passant de 1 à 3 millions d’euros. A cette occasion le maire découvre qu’à Fontenay il y a eu des carrières, carrières qui seraient responsables du décalage avec les estimations, sans que l’on puisse comprendre le lien de causalité. Pendant 10 ans on a laissé ce Parc se dégrader pour justifier ensuite l’abattage de grands arbres jugés fort opportunément malades. La nature n’a pas sa place dans la vastelocratie et il faut tout maîtriser comme l’ont été les anciennes plantations de la Place du Gal de Gaulle ou celles de la Place de l’Eglise pourtant plus modestes. Les surprises iront-elles au-delà car dans l’étude de notre chère SEM territoriale concernant ce Parc nous voyons poindre le nez d’une possible salle des fêtes… Fake news ?
L’actualité c’est aussi l’abandon de la reconstruction de l’école des Ormeaux ou du moins telle qu’elle était prévue par un cabinet d’urbanisme bien connu au Plessis Robinson et à Clamart, « choisi » parmi plus de 160 candidatures. Curieusement, là encore, les surcoûts par rapport au projet initial, prévisibles dès le dépôt du dossier, ont conduit le maire à le retirer… mais un peu tard, grevant les finances communales de frais d’études, cabinets d’assistance, indemnisations diverses (500 000 € ?). L’entêtement à ne pas prendre en compte les besoins de l’ensemble de nos scolaires, de la maternelle au collège en passant par le primaire, et le fait que la parcelle était majoritairement propriété communale, a exclu la perspective d’un aménagement global cohérent. Cet entêtement avait même conduit à envisager la suppression du club préados pour favoriser la main mise d’un promoteur, bien connu à Fontenay. Ces tergiversations ont conduit le Conseil départemental à différer le projet de reconstruction du collège. Ainsi, les intérêts d’un promoteur ont contribué à faire perdre pied alors que le projet aurait pu être exemplaire.
De nombreux autres dossiers illustrent les dérives de la vastelocratie. Il en est ainsi de l’aménagement de la rue Boucicaut dont les études ont été lancées initialement sans concertation, du mail Boucicaut avec un projet d’immeuble apparu par enchantement, de la place de la Cavée et sa circulation toujours aussi difficile alors que le renouvellement urbain aurait dû la prendre en considération, du parking attenant dont les places ont été achetées à des prix bien supérieurs à ceux du marché et toujours inaccessible 3 ans après, de la cuisine centrale industrielle abandonnée, de l’intervention de l’établissement public foncier d’Ile de France, …, tous impactant considérablement notre budget communal.
Il y a nécessité absolue de relancer la concertation à Fontenay en s’appuyant sur la participation citoyenne aux côtés de la démocratie représentative afin de faire des choix partagés et utiles aux fontenaisiens, en préférant toujours le dialogue aux galettes ou autres ripailles.
Jean-Yves Sommier
Conseiller Municipal
LAISSER UN COMMENTAIRE