Greenwashing – Partie 1 : quelques grands principes pour y voir plus clair
En ce moment c’est à la mode de se revendiquer écolo. Transition écologique et sobriété sont sur toutes les lèvres. Pourtant, il faut toujours séparer le bon grain de l’ivraie. Car malheureusement, le greenwashing et les actions de pure communication sont monnaie courante.
On ne devient pas écolo d’un mandat à l’autre, c’est d’abord un cheminement personnel et une vision du monde bien différente.
Certaines et certains doivent déjà s’en douter, c’est évidemment la couverture du Fontenay magazine de novembre qui m’a poussée à écrire sur le sujet.
Mais avant les attaques, parlons des grands principes.
Transversalité
Une vision transversale est nécessaire. C’est-à-dire que chaque action, comportement et projet doit être questionné sur son impact environnemental. Par exemple : il ne s’agit pas pour une entreprise comme Total de dire qu’elle trie ses déchets sans remettre en question son activité extractive. Pour une collectivité, cela se traduit par une réflexion sur l’ensemble de ses dépenses. Et non, simplement affecter une petite ligne du budget à une action.
Sobriété
Revenons sur le terme « sobriété », très en vogue ces derniers jours. Malheureusement, il est seulement question de sobriété énergétique. C’est déjà un bon début, mais il est dommage que les discours ne changent qu’une fois que les prix flambent alors qu’un peu d’anticipation aurait permis de limiter les dégâts pour beaucoup de citoyens. Les études scientifiques prévoyaient de longue date cette augmentation.
Mais pour faire de LA sobriété il ne faut pas se limiter à l’énergie. Selon le 3ème volet du rapport du GIEC[1] de 2022 « les politiques de sobriété recouvrent les mesures et les pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter la demande en énergie, en matériaux, en terres, en eau, tout en assurant le bien-être de toutes et tous, dans le cadre des limites planétaires ». Comme promis, je ne commence pas encore les attaques, mais vous voyez surement ce que j’ai en tête.
France
Il y a un nouveau discours qui fleurit largement au sein de la droite (et notre majorité ne fait pas exception). Celui de dire que s’il faut lutter contre le réchauffement climatique, ce n’est pas à la France et aux Français.e.s de le faire car nous ne sommes pas les plus polluants (pour résumer le propos).
Cet argument de plus en plus rependu me terrifie, car il est faux. Il est faux car ceux qui l’emploient regardent l’impact carbone direct de la France (soit 0.78% des émissions mondiales). C’est-à-dire seulement ce que nous produisons. En oubliant tout ce que nous importons pour nos consommations. En tenant compte de cet impact « indirect », la France représente 1.17% des émissions mondiales. Mais surtout, le chiffre qui est vraiment intéressant n’est pas celui du pays, mais celui des émissions par habitants. Et dans ce cas, notre position n’est pas glorieuse. Un.e Français.e émet 10 tonnes de CO2 par an. La moyenne européenne est à 6.3 tonnes. Un.e Chinois.e émet 4.5 tonnes et un.e Indien.ne 1.3 tonnes.
Enfin, à travers notre histoire (tout ce que nous avons émis pour arriver à ce niveau de développement) nous sommes le 12ème plus gros contributeur mondial de CO2.
Donc oui, la France doit prendre sa part et une large part !
Heureusement, des objectifs sont inscrits dans la loi française (SNBC) : atteindre la neutralité carbone en 2050 avec une division par 6 de nos émissions d’ici là.
Et les collectivités doivent agir pour respecter ces objectifs : « Les collectivités sont, de manière directe, à l’origine de 15% des émissions de gaz à effet de serre, en raison de leur patrimoine (bâtiments, éclairage public, flotte de véhicules, etc.) ainsi que de leurs différentes compétences (logements, transports, gestion des déchets, etc.). Par ailleurs, si l’on intègre les impacts indirects des orientations décidées par les collectivités, elles ont alors une capacité d’action sur 50% des émissions de GES. » (source Ademe).
Pauline LE FUR
Conseillère municipale socialiste
[1] Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
1 RÉPONSE
Le PS soutient la politique du Grand Paris qui a pour conséquence le béton (10% des émissions de CO2) et des abattages d’arbres massifs.