Greenwashing Partie 2 – Fontenay-aux-Roses ne fait pas exception
Revenons-en au cas de Fontenay. Notre maire, en conseil municipal, compare la sobriété à du misérabilisme, et parle d’écologie punitive. Cela donne une certaine idée de sa vision. Ce dossier du mag vient pourtant nous faire l’éloge de sa politique écolo. Je vous propose un rapide décryptage.
Tout d’abord il se gargarise de choses acquises avant son arrivée sur la commune : la ville 30 km/h, la quantité d’espaces verts …
On retrouve aussi des aberrations : « la désimperméabilisation des sols est obtenue avec la mise en œuvre de revêtements perméables ». Non, elle est obtenue en libérant la pleine terre de tout revêtement. Les revêtements perméables s’utilisent lorsque la pleine terre est impossible. Ou encore la mise en avant du vélo hydrogène qui n’est d’aucune utilité d’un point de vue technique (l’hydrogène est rentable pour déplacer de lourdes charges).
On retrouve aussi des phrases vagues :« La ville poursuit le remplacement de son parc automobile vieillissant par des véhicules plus propres » : c’est-à-dire ? Des véhicules électriques plus légers ? ou simplement des véhicules avec une meilleure notation Crit’air ?
L’article revient aussi sur la création du parc Scarron, alors qu’il s’agit d’un agrandissement et d’un réaménagement d’un parc existant. Il faut aussi noter que depuis 8 ans cet espace est laissé à l’abandon en termes d’entretien. Avec ce projet, la majorité se vante d’un gain sur l’effet d’ilot de chaleur urbain alors que le gain est assez minime (lecture de l’étude transmise au conseil municipal d’octobre). Il aurait mieux valu se poser cette question sur les nouvelles places du centre-ville qui, du fait de leur bétonnisation, voient l’augmentation de cet effet.
Il revient aussi sur le PLU (Plan Local d’Urbanisme) et les 50% de pleine terre dans les quartiers résidentiels. Dans un autre article, il a été rappelé que c’est une régression comparée à l’ancien PLU. Mais surtout, pourquoi ne pas l’imposer aux nouveaux projets comme ceux des Blagis ou du haut Boucicaut ?
S’agissant du label de l’OFB[1], « territoire engagé pour la nature », nous pourrons reparler de l’action de la majorité dans 3 ans, car c’est à ce moment que nous pourrons évaluer le taux de réalisation de plan transmis pour obtenir le label.
Enfin, l’article parle du Défi zéro Déchet en direction des habitants alors que la ville, dans sa gestion quotidienne, ne fait pas de travail sur la question. Notamment, elle ne revoit pas sa politique d’achat ni sur le plan déchets, ni sur les autres sujets de priorité écologique.
A présent, les deux gros sujets de ce dossier :
- La géothermie. Des projets sont en effet à l’étude pour installer un réseau de chaleur urbain à Fontenay et Sceaux, alimenté par géothermie. Pour le moment, le projet est au stade de l’étude de faisabilité. Ce qu’il faut surtout noter c’est qu’il ne se fait pas à l’initiative de notre commune, contrairement aux mairies de Bagneux, Montrouge-Malakoff et Châtillon. Elle revient au SIPPEREC[2], et à VSGP[3] grâce à l’action des villes précitées.
- L’isolation thermique.
Pour les bâtiments publics, l’article parle d’études et de priorisation. Une fois encore, cela ne relève pas d’une volonté politique mais d’une obligation légale, celle du décret tertiaire. Il fixe l’objectif d’économiser 60% d’énergie d’ici 2050 (-40% pour 2030). Pour Fontenay-aux-Roses, l’étude (obligatoire) préconise des investissements de 30M d’€. Néanmoins, il faut noter le projet de rénovation de l’école Scarron (dont nous attendons toujours la présentation).
Du côté des logements sociaux, la ville nous dit qu’elle a fait rénover 60% de ses bâtiments. Quelle influence a-t-elle vraiment eu dans ces décisions ? En effet, de nouveau une obligation légale, code de la construction et loi Climat, viennent contraindre les bailleurs sociaux à effectuer ces travaux. Le premier texte rend obligatoire pour chaque propriétaire bailleur ou particulier, de refaire l’isolation thermique lors de gros travaux de rénovation ; quant au deuxième, il interdit à la location, à l’horizon 2025-2034, les passoires thermiques des bailleurs sociaux.
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement j’en attends beaucoup plus pour qualifier la politique de notre ville d’écologique.
Pauline LE FUR
Conseillère municipale socialiste
[1] Office français de la biodiversité
[2] Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication
[3] Vallée Sud Grand Paris
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