24 novembre 2024 | 11:04
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Il y a un an, le 12 juillet 2022, la forêt de La Teste-de-Buch s’embrasait

Un bien triste souvenir…

Petits extraits du début d’un texte (de fiction) que cet événement m’a inspiré :

“Au volant de son antique camionnette, le père Dubrus rentrait chez lui par la piste 214, le plus court chemin jusqu’à son logis.

Sous le capot, la batterie délivrait toute la puissance qu’elle pouvait encore pour exciter le moteur, faire tourner le ventilateur et éclairer la route. La température caniculaire n’aidait pas – à près de vingt-trois heures, le thermomètre affichait encore 38°C au pied la grande dune.

Le véhicule attaqua une côte que toute automobile moderne aurait jugée insignifiante. Mais le moteur de la guimbarde s’essoufflait vite. Le père Dubrus vit son allure chuter jusqu’à peine trente kilomètres par heure. Le souffle d’air lié à la vitesse de déplacement ne parvenait plus à compléter le travail d’un ventilateur devenu asthmatique ; le moteur chauffait !

Le voyant rouge signalant la surchauffe n’eut pas le temps de s’allumer. Sous la pression d’une huile presque bouillante, une durite céda. Le jet brulant arrosa les vieux câbles du circuit électrique, provoquant un court-circuit et une gerbe d’étincelles. Les isolants plastiques, durcis par le temps, fumèrent, signe d’un début de combustion lente…

Privé d’allumage, le moteur s’arrêta instantanément, comme les phares qu’aucun courant électrique n’alimentait plus. Sur sa lancée, la camionnette parcourut encore quelques mètres avant de s’immobiliser parmi les fougères desséchées du bas-côté.

Le père Dubrus n’y croyait pas : sa camionnette d’à peine vingt ans, qui ne lui avait jamais fait faux bond, le lâcherait là ? Après une minute de stupeur, armé de la lampe torche qui ne quittait jamais la boite à gants et dont les piles rendaient leur dernier souffle, il se décida à soulever le capot.

L’air plus frais des sous-bois s’engouffra dans le compartiment moteur, ravivant les braises des câbles. L’huile surchauffée, qui s’égouttait sur le sol, s’enflamma immédiatement. Les herbes sèches s’empressèrent de se mêler au départ d’incendie. En quelques secondes la camionnette fut entourée de flammes.

Quelques dizaines de secondes plus tard la cime des pins les plus proches s’embrasait.”

Le texte complet :

Michel Giraud

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