La fable du mois : Le chat, la marmotte et la portée de jeunes lapins
Une portée de jeunes lapins
Partis ronger de bon matin,
Vit son terrier investi par Dame marmotte,
Une animale loin d’être sotte,
Qui trouva à s’y plaire
Et décida d’y passer l’hiver.
Rentrant fourbus, les lapineaux
Trouvèrent l’intruse à leurs fourneaux.
« Que diable », s’écrièrent-ils en chœur,
Et pour certains en pleurs,
« Pourquoi céderions-nous la place
À cette voleuse qui nous menace ? »
« Qui va grignoter porte battante,
Fait preuve d’imprudence » répondit l’hibernante,
Qui suggéra d’en référer
Au juge du quartier,
Un vieux chat rompu aux négociations,
Mais peu friand de longues réflexions.
Celui-ci convoqua les plaignants,
Et écouta leurs arguments.
L’œil clos, la mine songeuse,
Sous les yeux d’une féline ensorceleuse,
Il calcula les solutions,
Pesant option après option…
Soudain, il bondit,
Ne fit qu’une bouchée des petits,
Brisa le dos de la marmotte,
Avant de publier une note :
« Ce terrier est maintenant vacant,
Je l’offre au mieux disant. »
Puis s’en retourna minauder
Près de sa belle impressionnée.
Si l’union peut donner du courage
La désunion ne déclenche que la rage.
Michel Giraud
Une fable inspirée par l’annonce d’une possible nouvelle candidature d’union à gauche pour les élections présidentielles. Je vous laisse deviner qui sont les personnages…
Je dois remercier Jean de La Fontaine ; si je vous dis que sa « belette » est devenue sous ma plume une « marmotte », vous saurez immédiatement quelle est sa fable que j’ai plagiée.
1 RÉPONSE
M. Giraud, dans votre sympathique fable, vous mettez en scène Dame Marmotte. Choix judicieux puisque la marmotte, hôte de nos montagnes, à la fourrure soyeuse, jouit dans la mentalité populaire d’une réputation plutôt flatteuse.
S’agissant de l’ex ministre à laquelle vous nous invitez à penser, je vous aurais plutôt indiqué de choisir Madame… Butor… dont les méthodes lui ressemblent plus.
Michel Bayet.