La quête du pouvoir autorise t’elle toutes les infamies ?
La candidature de Taha Bouhafs pour la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) dans la 14ème circonscription du Rhône avait suscité beaucoup de commentaires :
- Localement, où de nombreux élus locaux, notamment communistes, ne comprenaient pas ce parachutage ;
- Au niveau national, où, de l’extrême droite au Parti Communiste, on reprochait au jeune homme ses positions clivantes, en particulier vis-à-vis de Charlie Hebdo, et sa condamnation en première instance, pour injure publique, après qu’il ait traité une policière « d’arabe de service ».
Personnellement, même si après avoir fait appel il est toujours présumé innocent du dernier grief, ces deux points auraient suffi à me dissuader de voter pour lui…
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Dans un tweet daté de la nuit du 9 au 10 mai, Taha Bouhafs annonce qu’il se retire des législatives en raison « d’attaques sans précédent » dont il serait la victime. Dans son communiqué, il reproche explicitement à ses amis politiques de ne pas l’avoir assez soutenu pour qu’il puisse résister, tout en leur étant reconnaissant : « J’ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant » écrivait-il.
Des propos qui prennent tout leur sens quand BFM-TV et Médiapart, que je n’apprécie pas particulièrement, révèlent le dessous des cartes : le jeune homme ne s’est pas retiré des législatives parce qu’il est victime de violentes attaques de ses opposants, et de certains de ses alliés, mais parce qu’il est accusé de violences sexuelles, depuis le 7 mai, devant le Comité de suivi contre les violences sexuelles et sexistes de La France insoumise (LFI)…
Doit-on comprendre qu’il est reconnaissant à LFI de l’avoir soutenu contre les attaques de ses opposants et d’avoir caché les vraies raisons de son départ ?
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Comment JL Mélenchon,
- qui publie le 10 mai un tweet où il dit « À 25 ans c’est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire »,
- puis un nouveau le 11 mai affirmant « J’apprends les accusations contre Taha Bouhafs »
peut-il prétendre ne pas avoir été informé ? Mme Autain, une de ses proches, tient un rôle important dans ce fameux comité de suivi ; comment imaginer qu’elle n’aurait pas informé le boss, dès le 7 mai, des accusations concernant un de ses protégés et un des candidats LFI les plus médiatisés ?
Pourquoi Mme Autain, victime elle-même d’un prédateur sexuel au cours de ses études universitaires, s’est-elle faite la complice de ce silence ? La même question vaut pour Mesdames Mathilde Panot, patronne du groupe des députés LFI, et Caroline de Haas, militante féministe radicale bien connue ; toutes trois ont participé à l’audition de Taha Bouhafs le 9 mai… Leur silence est aujourd’hui assourdissant !
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L’explication est sans doute simple : le boss veut devenir premier ministre. Tout ce qui pourrait constituer un obstacle sur son passage doit être éliminé, quitte à renier les engagements les plus forts.
C’était ignorer qu’à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, vouloir cacher sous le tapis de tels faits relève du rêve !
Pour ces raisons, M. Mélenchon, Mmes Autain, Panot et de Haas ont perdu toute légitimité pour représenter les Français, et plus particulièrement les Françaises, à l’Assemblée nationale ou au gouvernement.
Michel Giraud
1 RÉPONSE
Bonjour Monsieur Giraud,
En ce qui concerne votre conclusion : n’exagérons rien ! Et on ne livre pas quelqu’un à la vindicte publique sans confirmations et recoupements. Une justice expéditive est souvent une mauvaise justice ! Je précise que je ne suis pas du tout un fan de la personne en cause et que je trouvais comme le PC que son investiture était une erreur !
Autre genre d’erreur : l’intégration de REV dans la coalition et manque de chance pour Fontenay, la 12 ieme circonscription lui a été attribuée ! Difficile de voter pour des végans qui veulent la fin de l’élevage français et nous priver et surtout priver nos enfants d’une bonne viande qui, quoi qu’en disent ces végans, est indispensable à leur développement tant physique que mental si on en consomme sans excès, bien sûr !
Quand on veut défendre son bifteck, difficile de voter pour une candidate qui veut vous en priver même progressivement et en douceur (je n’invente rien : voir leur programme sur leur site). Bien que ne vivant plus à Fontenay, je ne peux m’en désintéresser et franchement, je ne sais pas si j’aurais pu me résoudre à voter pour cette candidate. Je plains les Fontenaisiens de sensibilité écolo de gauche.
Jean François Dumas, ancien adjoint écologiste de Pascal Buchet