23 novembre 2024 | 14:56
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La vérité sur les chiffres du budget de Fontenay-aux-Roses – 1ère partie

Suite à la présentation du budget 2023 en Conseil Municipal, une analyse des chiffres et des arguments du maire et de son équipe nous a paru nécessaire.

Tous les chiffres repris ci-dessous, jusqu’à 2022, sont extraits des Comptes administratifs de la ville, Ils représentent donc les dépenses et recettes réelles.  Pour 2023, nous avons utilisé les chiffres du budget prévisionnel établi par la municipalité.

Un argument souvent utilisé par la majorité pour justifier les augmentations d’impôts concerne l’inflation. Afin de remettre les choses dans leur contexte, nous rappelons que l’inflation entre janvier 2013 et décembre 2022 est estimée par l’INSEE à 13,5%. Celle prévue pour 2023 est de 5,5%.

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Dans cette première partie, nous nous sommes intéressés aux dépenses de fonctionnement. Ces dépenses sont celles qui reviennent par nature régulièrement chaque année (rémunération du personnel, fournitures et consommations diverses, petit entretien, frais financier dont paiement des intérêts des emprunts).

Les chiffres présentés dans le tableau ci-dessous donnent une vision de ces dépenses sur une durée de 10 ans, période représentative à la fois par sa durée et car elle recouvre l’action du maire actuel (élu pour la première fois en 2014) :Quelles conclusions pouvons-nous tirer de ce tableau ?

La lecture de ce tableau fait ressortir un total des dépenses de fonctionnement (36,8 M€ en 2022) en hausse de 33,3% entre 2013 et 2022, hausse portée à 53,6% sur l’ensemble de la période avec la nouvelle augmentation de plus de 15% prévue en 2023.

Dans le détail :

  • Contrairement à d’autres postes, les charges de personnel (21 M€ en 2022) n’ont augmenté “que” de 10% (soit moins que l’inflation) entre 2013 et 2022. Il s’agit là d’une conséquence de la faible évolution du salaire de base des fonctionnaires (+4,7% seulement entre 2010 et 2022) et du manque de personnel sur de nombreux postes de la ville.

    Ces deux causes sont chacune regrettable, tant socialement (perte de pouvoir d’achat pour les employés de la fonction publique) que pour la qualité et la continuité du service à la population, contrariées par le sous-effectif.

    Enfin, ce dernier point peut également conduire à des situations de mécontentement et de mal-être des agents, ce qui n’est bénéfique pour personne. Les représentants du personnel ont d’ailleurs été amenés à faire part de ces dysfonctionnements dans une récente lettre ouverte au maire.

    Pour 2023, la majorité prévoit une hausse de près de 7% du poste Personnel, ce qui paraît un juste rattrapage. Cela n’empêche pas l’Adjoint au Maire délégué aux Finances et au Budget, dans sa présentation du budget prévisionnel 2023, de présenter cette hausse comme subie et regrettable (“nous avons à faire face à l’augmentation de la masse salariale consécutive aux décisions gouvernementales de révision du SMIC […] ainsi qu’à la révision du point d’indice de la fonction publique”).
  • Les charges générales (7,3 M€ en 2022), qui comprennent notamment les consommations courantes (les “fluides”) mais aussi les dépenses de communication, augmentent pour leur part de 27% entre 2013 et 2022, soit deux fois plus que l’inflation. Sur les fluides (eau, électricité, gaz), une hausse de 150% est prévue en 2023.  

    Cette prévision est pour le moins étonnante alors que les prix du gaz et du pétrole commencent à refluer (le baril de pétrole brut valait 122 $ en juin 2022, et seulement 85 $ en avril 2023, soit -30%) et que l’INSEE ne prévoit qu’une hausse de 84% du prix de l’électricité en 2023. On est loin de l’augmentation de 150% prévue au budget.

    Cette sur-réaction est d’autant plus notable que la municipalité a longtemps dédaigné les travaux de rénovation énergétique au motif que l’évolution des coûts de l’énergie n’impactait que peu les comptes.

    Les dépenses de communication, certes plus marginales, ont pour leur part été multipliées par 2,4 (soit près de 11 fois l’inflation) entre 2013 et 2023. 
  • Les autres charges de gestion courante (7,3 M€ en 2022) sont, elles, multipliées par 3,5 (+ 247%) entre 2013 et 2022.

    Le détail de cette ligne nous enseigne que les subventions aux associations de la ville ont diminué.

    La hausse est donc exclusivement liée à l’augmentation des dotations de la ville au Territoire pour financer les transferts de compétences (médiathèque, piscine, théâtre et cinéma, stade, voirie…), à hauteur de 6,5 M€ en 2022. Ces transferts devraient naturellement engendrer la diminution massive d’autres postes de dépenses ; ce n’est pas le cas.

En synthèse, les dépenses de fonctionnement augmentent de 14,8 M€ soit +53,6% (3 fois l’inflation) entre le réalisé 2013 et le budget 2023. La lecture de l’évolution des postes budgétaires fait apparaître l’incapacité de la majorité municipale :

  • à réduire ses dépenses  suite aux transferts de compétences massifs effectués vers le territoire : les dépenses augmentent de près de 7 millions d’euros sans qu’on voit la moindre économie. Nous y reviendrons ;
  • à mener en temps utile les actions de fonds préservant les comptes de la ville (rénovations énergétiques notamment) ;
  • à conduire une gestion dynamique du personnel : les évolutions salariales sont présentées comme des contraintes et non des sources de motivation…

A suivre…

Sonia Gouja, Léa-Iris Poggi, Michel Giraud, Xavier Limage et Gilles Mergy

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