La deuxième fable du mois : Le lapineau, le marmotton et la belette
À la mort de ses parents,
Tués par les plombs d’un chasseur,
Le plus malin des lapineaux de l’an
Hérita du terrier familial, en pleurs.
Las, quand il voulut s’y installer,
Il le trouva occupé
Par un marmotton grégaire
Qui comptait y passer l’hiver.
Le jeune lapin d’un kilo
Ne se sentait pas de taille
Pour mener la bataille
Contre un animal si gros.
Dame belette vint à passer.
Lapineau s’en fit une alliée,
Et l’envoya chasser
L’intrus de son terrier.
Le marmotton en fuite,
Lapin voulut regagner sa suite.
Belette l’y attendait, pensait-il, décidée
À lui en remettre les clés.
Mais celle-ci,
Confortée par une victoire peu facile,
Ne l’entendait pas ainsi.
Elle ferait bien de ce terrier son domicile.
Elle accueillit le propriétaire,
Prenant possession de ses terres,
En lui sautant au cou ;
L’étranglant sur le coup !
Mourant, le lapin comprit,
Mais après l’heure,
Qu’il ne faut jamais faire fi
De l’instinct du prédateur.
Michel Giraud
J’ai toujours eu envie de caricaturer Zemour en belette, ou en fouine. Mais qui donc sont le lapineau et le marmotton ?
Encore une fable inspirée par Le chat, la belette et le petit lapin de Jean de La Fontaine.
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