LES NOUVEAUX IMMEUBLES AUX POTIERS : QUAND LES PLANS SONT TROMPEURS ! (2/3)
En accord avec l’auteure, nous avons choisi de publier cet article en trois parties, une par jour. Voici donc la deuxième.
Les administrateurs de Osez Fontenay
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Dans ses divers articles, Monsieur DURAND fanfaronnait en concluant « combien d’arbres à la fin ? !… », on peut maintenant penser qu’il y aura à terme quelques survivants dans l’EBC, parqués dans un petit périmètre, accolés à un square qui se suffit à lui même…alors que la construction aurait pu profiter de respirations de verdure ! Quel intérêt face à tout ce bétonnage et à cette sur-densification : selon les valeurs indiquées au permis de construire, la surface construite passe de 378 m2 à 2467 m2 soit 552% d’augmentation ! Le nombre d’habitants est multiplié par 7,57 en passant de 14 (14 studios) à 106, la hauteur apparente des bâtiments est triplée !
Alors même que les fontenaisiens souhaitent plus d’espaces verts et une intégration correcte des nouvelles constructions dans l’environnement, et l’élargissement des trottoirs (CF. réunion PLUi du 9 décembre), c’est le contraire qui est fait ici !
Côté environnement, au permis, il y aura 15 arbres de haute tige (5 mètres ou plus) mais dont 12 vont s’entasser sur l’EBC, c’est ce qu’on appelle communément une forêt urbaine : on plante des arbres serrés afin qu’il ne restent que les plus résistants, par sélection naturelle. Avant on avait aussi 15 grands arbres de haute voire très haute tige mais éparpillés harmonieusement sur l’assiette bénéficiant donc ainsi pleinement aux locataires (qui avait aussi un potager, une grande pelouse et des bancs pour se reposer dans la verdure) et aux passants et riverains des 2 rues (des Potiers et André Chénier).
Au règlement du PLU, il est indiqué de conserver un maximum d’arbres, ici absolument tout a été détruit ! arbres d’une soixantaine d’années, arbustes, potager, pelouse, etc.
PLAN DE PLANTATIONS PC2-3
(pièce du permis de construire)
La volonté constatée est bien établie : construire un maximum pour rentabiliser le projet, fît du bien être des gens, que ce soit des locataires dont certains auront un vis à vis de 5 mètres seulement, ne verront quasiment pas le soleil, ni d’arbres, ou de certains riverains qui ne verront eux non plus le soleil avec des habitations de 8 mètres de haut à seulement 2,2 mètres de leur clôture !
Les propositions des riverains évitaient tous ces inconvénients pour le bien de tous locataires et riverains… mais elles sont restées vaines ! Pourquoi ? Est-ce que la parole des fontenaisiens serait méprisée ? Est-ce que nous n’avons pas le droit d’être entendu ? Notre parole n’a-t-elle aucune valeur ?
Et quelle absurdité de construire 2 étages au point le plus haut du terrain alors qu’il a une pente courte autrefois fixée par les arbres bordant la rue des Potiers et ensuite une large zone aplanie.
Quel sacrilège fait à cette maison remarquable protégée de rang 1, maintenant grandement masquée à tous et privée de soleil, que fait donc notre responsable du patrimoine, qu’a été l’avis de l’architecte des bâtiments de France ?
On pourrait comprendre cela de la part d’un bailleur ou d’un promoteur, mais le maire pouvait s’y opposer et l’amender afin de ne pas défigurer définitivement ce quartier.
Extrait du PLU : Eléments protégés de rang 1
Au règlement du PLU, les propriétaires de tels éléments ont de multiples obligations et leur voisin ont juste celle-ci :
« Les projets de construction ou de modification des constructions situées sur les parcelles limitrophes des éléments protégés feront l’objet d’une attention particulière afin de veiller à leur qualité et à la cohérence avec les éléments protégés. »
Voici le sort de la maison remarquable de la rue des Potiers, censément protégée, ici sa façade principale visible de loin de la rue avant la construction (et même avant la démolition du bâtiment précédent reculé de plus de 15 mètre du trottoir) :
Après le gros œuvre (photo suivante), cette façade n’est plus du tout visible, le bâtiment en arrière plan s’avançant sur le trottoir. Le bâtiment en premier plan est, quant à lui, construit en limite de l’ancien trottoir mais surélevé par rapport au niveau de la rue. Petite anecdote, le lampadaire est allumé en plein jour… Les gardes corps de la majorité des terrasses sont plus hauts que ceux des balcons classiques et sont construits en béton plein plutôt qu’en barrière ou grille de protection renforçant, de fait, l’aspect massif de la construction et faisant définitivement obstacle à la vue et, de plus, au soleil au détriment de tous et à contresens de la transition énergétique ! Et faut-il rappeler l’abattage, pour les nécessités de la construction, des 4 peupliers d’une soixantaine d’années du square limitrophe et la suppression de toutes les places de parkings côté rue André Chénier et d’une grande partie côté rue des Potiers ?
Ainsi la construction avance sur le trottoir, jusqu’à sa bordure ! Le lampadaire a même du être déplacé sur la place de stationnement !
Oui, on défigure définitivement la rue des Potiers, car il suffit de l’emprunter pour voir surgir, au grand étonnement de beaucoup de gens, un bâtiment prêt à traverser la rue, des fenêtres ouvrant directement sur un trottoir réduit, ou sur des emplacements de voitures réduits aussi, des vis à vis importants (rien à voir avec ceux des Blagis actuels de plusieurs dizaines de mètres donnant sur de vastes pelouses arborées), les fenêtres de la maison remarquable donnent maintenant sur un mur de 8 mètres de haut et ce n’est pas fini puisqu’un immeuble de 4 étages (15 mètres environ) doit sortir de terre !
Yveline EVRARD
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