Les villes n’ont pas vocation à croître éternellement
« Les villes n’ont pas vocation à croître éternellement » : cette phrase est un extrait d’une interview récente de Philippe Bihouix dans La Gazette des Communes. Ingénieur spécialiste des questions écologiques, il explique dans son dernier livre le concept de « ville stationnaire ».
Son idée est de mettre fin au dogme des métropoles toujours plus grandes et plus peuplées, au nom de « l’attractivité territoriale ». Il appelle au contraire à mettre fin à la densification excessive des grandes métropoles et à la course à la construction de logements et de bureaux. Entasser toujours plus de monde dans le Grand Paris et les quelques métropoles régionales revient selon lui à aggraver les maux dont elles souffrent : artificialisation des sols, réduction des espaces verts, mauvaise emprunte écologique des constructions, etc. « A partir d’une certaine échelle, la densité devient contre-productive » dit-il.
En lisant cette interview, je ne pouvais que penser au Grand Paris et à notre ville de Fontenay-aux-Roses. Avec une densité déjà forte de 10 000 habitants/km², les immeubles continuent de sortir de terre. Les habitants se plaignent de logements trop petits et trop chers, de l’encombrement des routes et des transports en commun et du manque d’espaces verts. La concentration des activités économiques entraîne celle des habitants et… l’envolée des prix. Mais on continue pourtant d’avancer vers ce schéma que regrette une grande partie des habitants.
Je pense au contraire qu’il faut mettre fin à cette course à la grande ville, voire faire « dégonfler » le Grand Paris en visant la baisse du nombre d’habitants. Il y a un paradoxe français : le Grand Paris et les métropoles régionales concentrent toujours plus de monde, alors que tant de villes moyennes ou de zones rurales luttent contre la désertification. L’attractivité du Grand Paris pour être dans les classements économiques internationaux n’intéresse pas les habitants. Refaisons plutôt une politique nationale d’aménagement du territoire, au profit de ses territoires plutôt que tout miser sur une poignée de grandes villes. Faisons plutôt des villes à taille humaine plus agréables à vivre et avec un impact écologique plus modéré.
Maxime MESSIER,
conseiller municipal
LAISSER UN COMMENTAIRE