23 décembre 2024 | 18:06
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Oui, les JO Paris 2024 sont désirables

Lorsque, le 6 juillet 2005, le Comité international olympique (CIO) a choisi Londres plutôt que Paris (*) pour l’organisation des JO 2012, toute la France, à de rares exceptions près, s’est lamentée.

Lorsque, le 13 septembre 2017, le CIO a confié l’organisation des JO 2024 à Paris, toute la France, à de rares exceptions près, s’est réjouie.

Être choisi comme pays organisateur du plus grand événement mondial est en effet une grande marque de confiance dont on peut légitimement être fier.

Pourtant, aujourd’hui, à trois mois de l’échéance, on n’entend presque que des avis négatifs sur cet événement :

  • Trop cher, trop polluant, trop bling-bling, pas assez social et populaire, etc., etc. ;
  • Les Parisiens fuiraient la capitale pendant la durée des jeux (j’ai envie de prolonger par « comme tous les ans entre le 14 juillet et le 15 août »… Et peut-être même un peu moins ?) ;
  • Paris va être submergé par les touristes qui font monter tous les prix ;
  • etc.

Cependant, même les opposants, parmi lesquels on retrouve certains de ceux qui ont soutenu la candidature de Paris, sont obligés de reconnaître que les JO 2024 marquent une rupture :

  • Coup de frein au gigantisme (en nombre de participants et d’accompagnants) ;
  • Empreinte environnementale réduite par rapport aux précédents JO ;
  • Parité femmes-hommes, ou plutôt sportives-sportifs ;
  • Réutilisation de nombreuses infrastructures existantes (stades, piscines, etc.), pour lesquelles les JO auront été l’occasion d’une rénovation ;
  • Construction de nouvelles infrastructures (village des athlètes, piscines, salles de sport, etc.) qui seront pour l’essentiel pérennisées, au service des enfants, des sportifs et de la population, notamment en Seine-Saint-Denis, un des départements les plus pauvres de France ;
  • Accélération des projets de transports en commun, notamment lignes 14 et 15 du métro.

Bien sûr, un tel événement comporte des inconvénients, mais tous ou presque étaient connus dès 2005. Citons en trois qui pouvaient ne pas l’être :

  • La location au prix fort d’hébergements via Airbnb : je ne nierai pas qu’il y a des propriétaires indélicats qui cherchent à tirer profit des JO. Mais ce que je vois autour de moi, ce sont plutôt des gens qui se préparent à héberger gratuitement des proches pour leur permettre de participer à la fête ;
  • La menace terroriste : faut-il pour autant annuler tous les grands événements qui peuvent créer des opportunités d’attentats, ou plutôt chercher à renforcer la sécurité ?
  • L’augmentation exorbitante des tarifs des transports publics pour les visiteurs, qui ressemble plus à un règlement de compte entre deux ex-candidates aux élections présidentielles (qui toutes deux soutiennent les JO) qu’à une véritable obligation économique…

Alors oui, pour moi les JO Paris 2024 sont désirables. Ils seront une grande fête !

  • J’irai y découvrir des sports peu médiatisés, comme le rugby féminin ;
  • Je célébrerai les victoires françaises importantes avec mes proches et mes voisins ;
  • J’encouragerai mes proches et mes voisins à ressortir leur vélo (au besoin, je leur prêterai les miens) pour aller au stade ;
  • Je n’oublierai pas, quelques semaines plus tard, d’aller encourager les athlètes handisport.

Et je ne laisserai pas les esprits chagrins me gâcher mon plaisir.

Michel Giraud

(*) Il est amusant de se rappeler que si Londres a été choisi pour les JO 2012 alors que Paris partait favorite, c’était notamment pour sanctionner le rejet par les électeurs français, par référendum le 29 mai 2005, du projet de Constitution de l’Union européenne. Le 23 juin 2016, moins de 4 ans après les JO de Londres, les électeurs britanniques décidaient, par référendum, de quitter l’Union européenne…

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