Une union malhonnête
Eh bien voilà, les partis qui n’ont pas réussi leurs campagne présidentielle (PC : 2,2 %, PS : 1,7%, EELV : 4,6%) et qui tous se voyaient au second tour (!) sont allés à Canossa déposer au pied du futur Premier Ministre autoproclamé, Mélenchon qui s’enfonce dans l’outrance et le culte de la personnalité, leurs plus profondes convictions : l’Europe, l’Otan, l’âge et les conditions de la retraite, le nucléaire et la laïcité, entre autres pour créer la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale.
Mélenchon oblige les 3 autres partis à se prosterner devant lui fort de ses 21% du premier tour feignant d’ignorer que ce score est pour une partie non négligeable dû aux « votes utiles » des électeurs Communistes, Socialistes et Verts.
« Votes utiles » pour Mélenchon, qui sont le fruit du refus de ces 4 partis de s’associer pour présenter un candidat unique de gauche à la présidentielle, contrairement à la demande de 80% des électeurs de gauche, et qu’une partie de ces électeurs a compensé en se dirigeant au premier tour vers LFI qui dans ce contexte avait la meilleure dynamique.
Impossibilité de préparer pendant 5 ans un grand accord solide pérenne mais capacité à boucler un « accord de gouvernement historique » en 10 jours !
De qui se moque-t-on ?
Si les 3 partis s’abaissent à cela aujourd’hui pour sauver quelques sièges à l’Assemblée c’est pitoyable mais c’est leur choix.
Mais annoncer que c’est un « accord de gouvernement historique » c’est d’une rare malhonnêteté vis à vis des électeurs de gauche.
D’abord parce que ce n’est pas un accord des 4 partis ensemble, mais 3 accords particuliers : un accord de LFI avec chaque parti PC, PS, EELV séparément.
Ensuite parce que ces accords ne sont pas identiques ; il est important d’en prendre connaissance pour noter que les mots, mais au delà les idées, sont différentes selon le parti avec qui LFI a signé l’accord ! Une première pour un soi-disant « accord gouvernemental historique » pour reprendre ce que l’on nous rabâche. Et dans plusieurs cas on notera un antagonisme complet entre ces accords.
Encore parce que cela ne peut en aucun cas être un projet de gouvernement puisque n’ayant pas d’engagement commun des 4 partis sur les sujets structurants dont j’ai parlé plus haut, chacun sera libre, pour un projet donné, de voter contre, ce qui rendra ingérable cette éventuelle majorité à l’Assemlée Nationale.
Enfin parce que la distribution des candidatures entre LFI et les 3 autres partis tient mal, ou souvent pas, compte des élus sortants PS, PC et Verts, bien implantés localement. Pour exemple parmi beaucoup d’autres celui de Lamia El Aaraje dans la 15 ème circonscription de Paris qui a battu aux dernières législatives sa concurrente LFI mais qui devra lui céder sa place en juin !
Il ne s’agit donc que d’une alliance ponctuelle d’opportunité électorale, en rien d’un « accord de gouvernement historique ».
Nous le faire croire est parfaitement malhonnête.
Je paraphraserai Mélenchon au soir du premier tour en disant « Pas une voix pour cette union malhonnête , Pas une voix pour cette union malhonnête, Pas une voix pour cet union malhonnête ».
Car les électeurs de gauche, dont je fais partie, ne doivent pas laisser penser aux signataires de ces accords d’opportunité politicienne et souvent incompatibles entre eux que nous sommes des moutons ou des illettrés.
Mais en ajoutant immédiatement « Pas une voix pour l’extrême droite, pas une voix pour l’extrême droite, pas une voix pour l’extrême droite !».
Daniel Marteau
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