À Fontenay aussi l’humour permet de passer des messages aux élus.
J’apprécie toujours beaucoup l’ humour de Jean Guy Croland et je m’associe ici tout à fait à ce qu’il exprime dans son article concernant notre député Jean Louis Bourlanges .
J’imagine bien que certains pourraient traiter ses propos de populistes, mais c’est de l’humour, et au delà il y a un fond que je partage.
Car en effet à quoi assiste t on?
Voilà un homme politique qui pendant 20 ans a été un (brillant dit-on) député européen défendant une cause particulièrement difficile, l’Union Européenne.
Et qui un jour, non réélu ou s’écartant volontairement de cette fonction je ne le sais pas, veut devenir député français. Rien à redire bien sûr.
Alors pour y arriver il débarque (on se parachute) dans une circonscription qu’il ne connaît peut être pas ou pas forcément, car même si on est né à Neuilly, ça ne donne pas automatiquement la connaissance de la 12 e circonscription des hauts de Seine, et, porté par une conjoncture particulière en France en 2017, il est élu.
Bravo et toujours rien à redire.
Mais pour faire quoi?
Et c’est là que je rejoins le fond du propos de J.G. Croland ou tout au moins ce que j’en comprends.
La démocratie représentative ne peut pas se résumer à une élection.
C’est aussi une pratique du pouvoir.
Pratique qui doit prendre en compte l’avis de ceux qui vous ont donné ce pouvoir. Prendre l’avis des citoyens que l’on représente sur les sujets structurants bien sûr mais aussi prendre régulièrement l’avis des citoyens car en 5 ans pour les députés (ou 6 pour les maires), les temps et les contraintes changent.
Gagner une élection ce n’est pas obtenir des électeurs un blanc-seing pour 5 ou 6 ans pour que l’élu décide ce qu’il veut quand il veut sur le le sujet qu’il veut (je parle ici de sujets d’importance bien sûr).
Je sais bien que nous vivons aussi cela au niveau de notre commune.
Qui n’a pas entendu notre maire déclarer que, lui, était élu, donc que les orientations et les décisions lui appartiennent et que les citoyens pouront toujours donner leur avis à la fin de la mandature? Dans 6 ans!
Qui n’a pas pesté contre ces décisions de projets de construction d’immeubles, de modifications de centre ville, de réaménagement de telle ou telle place, qui ne figuraient pas dans son programme électoral et qui sont prises un beau jour sans prévenir et sans vraie consultation des citoyens et des associations?
A-t-on voté pour donner à un élu les clefs de la maison pour 5 ou 6 ans sans se préoccuper de ce qu’il en fait?
Bien sûr que non. Parce qu’à la fin c’est notre maison et on veut la récupérer en bon état.
Pour revenir à notre député, prenons simplement l’exemple cité par J.G. Croland: quand Monsieur Bourlanges ne prend pas part au vote à l’assemblée nationale sur le gliphosate qui est un sujet d’importance vitale, sans jeu de mot, laissant ainsi les opposants à l’inscription dans la loi obtenir satisfaction, traduit-il l’avis des citoyens des 4 villes qui l’ont fait député de la 12 e circonscription (Fontenay, Clamart, Le Plessis et Chatillon) ?
Peut être ou peut être pas. En tous cas il n’en sait rien. C’est une position personnelle. Il ne représente que lui même pour la bonne raison que monsieur Bourlanges ne connaît pas l’avis de ceux qu’il représente parcequ’il est (quasiment) invisible dans les 4 villes qui l’ont fait député (1 heure par mois, et encore quand il y vient, ce qui n’est pas toujours le cas).
Ce n’est qu’un exemple, on pourrait en prendre des dizaines.
Est ce spécifique à monsieur Bourlanges, contre qui je n’ai rien à titre personnel bien entendu? Probablement pas, mais on a connu des députés (bien) plus proches des citoyens que lui ou tout au moins (bien) plus présents.
Ceci est d’autant plus perturbant qu’il fait partie des députés qui expliquent qu’une réduction du nombre des parlementaires couperait le lien entre les élus et les citoyens.
Mais quel lien quand on est invisible?
On peut penser que cette façon de remplir la fonction d’élu fait partie du passé, que c’est le fait des « vieux de la vieille » qui ont été politiquement élevés comme ça depuis des générations et ne qui peuvent plus changer. Ou à contrario à quelques « perdreaux de l’année » nouveaux arrivés en politique qui grisés par leurs nouveaux pouvoirs ont la tête qui tourne.
Mais on peut aussi penser que c’est la faute des électeurs qui ne sont pas assez exigeants vis à vis de leurs élus.
Alors soyons très exigeants vis à vis de nos élus, car si ils sont élus, c’est qu’ils l’ont bien voulu. Personne ne les à forcés à être candidats. Nous leur donnons notre voix, ils doivent nous “renvoyer l’ascenseur” en nous consultant.
Je rejoins là encore Jean Guy Croland dans sa conclusion: il faudra faire savoir dans les prochaines élections, départementales 2022 ou municipales 2020 que cette façon de gérer la relation avec les citoyens n’est plus convenable.
Il faudra bien sûr exiger de la part des candidats des programmes précis qu’ ils devront s’engager à tenir mais aussi, et peut être surtout, une définition précise de la façon de conduire leur mandature.
Daniel Marteau
1 RÉPONSE
Le député Bourlanges a été clair lors de sa campagne au poste de député de notre circonscription “ce qui m’intéresse et fera l objet de mon travail ce sont les dossiers nationaux..faire remonter ce qui au niveau local peut faire l objet d un sujet au niveau national”.
Certes il omet une partie de sa fonction : celle de terrain et d écoute des propositions ou des questionnements citoyens…et quid de la possibilité de saisine du député par les citoyens signataires en vue d une proposition de projet de loi qui confirme le rôle actif des citoyens désireux de faire changer ou de faire adopter un texte…prouvant ainsi qu’ un député doit être à l écoute et a la disposition des habitants. Mais heureusement notre vieille assemblée nationale devrait bientôt subir un rafraîchissement!!
humour!!intox!!réalisme!!