Concertation…vous avez dit concertation

Quel bonheur (hic) de lire la tribune de la majorité au fil des Mags. Nous avions eu droit dans celui de septembre à une description de Fontenay digne des plus beaux contes de fées et en octobre ce fut un cours sur la concertation et la démocratie vastelliennes.

Je ne peux me retenir d’en citer quelques lignes…

Concernant la vente des terrains du Club pré-ados et du Centre de loisirs La Fontaine : «…,les informations diffusées par l’opposition alors que le projet n’est pas validé définitivement relève d’une agitation…. ». Et plus loin (là il faut bien faire fonctionner vos neurones) : «  Non, la délibération du Conseil [municipal] n’est pas une vente des parcelles mais une autorisation donnée au maire de le faire afin de pouvoir explorer cette voie. Cette vente n’interviendra que si le projet est définitivement validé ».

Bien entendu, l’expertise sollicitée au service des Domaines sur ces terrains il y a plusieurs mois, serait pure coïncidence ? Bien entendu, l’acceptation de Franco-Suisse d’acquérir ces terrains par lettre datée de plusieurs mois ne serait que vue de l’esprit ? Bien entendu, la suspension du projet sur les 2 pavillons mitoyens par ce même opérateur n’aurait pour but que de réduire la hauteur des constructions rue des Ormeaux (pas de la rue Soubise…) ?

Vous avez dit fake news ! 

Et les Fontenaisiens dans tout cela ?

Ainsi, la concertation ne peut pas être lancée puisque le projet définitif n’est pas arrêté. Mais, Monsieur le maire, si la concertation se fait sur le projet définitif, à quoi sert la concertation sauf à vous donner bonne conscience et vous permettre de faire croire que vous êtes un adepte de la démocratie participative… a posteriori.

Par contre, la concertation avec les promoteurs se fait, elle, bien en amont puisque le dossier envoyé aux élus sur cette vente soi-disant éventuelle, puis retiré pour être mieux présenté au Conseil municipal du mois de décembre prochain, mentionne un échange avec le promoteur Franco Suisse datant du début de l’année. En outre, les dossiers des cabinets d’architectes pour la reconstruction de l’école des Ormeaux mentionne bien l’immeuble en lieu et place du Club pré-ados et du Centre de loisirs.

Fake news ?

Autre exemple de la pseudo-concertation : l’intervention de l’Établissement Public Foncier d’Île de France (EPFIF). Elle s’ajoute aux nombreuses autres dont la dernière était l’opération Lombard/Potiers confiée, sans tambour ni trompette, à un promoteur, y compris pour la reconstruction du gymnase.

En effet, le Conseil municipal du 26 septembre dernier a examiné la proposition du maire de le faire intervenir sur 3 secteurs de la Ville, 2 rue Marx Dormoy et 1 sur une partie de la rue Boucicaut.

La convention avec l’EPFIF prévoit une étude urbaine et financière sur ces 3 secteurs dans la perspective de « lancer des opérations d’évolution urbaines » et lui permettre « d’assumer la préemption des biens ». Le troisième considérant est plus explicite puisqu’il précise « Considérant l’intérêt général… à la production de logement » (le considérant n’a pas prévu un “s” à logement ce qui pourrait rassurer en première analyse !).

Si la délimitation cartographique est bien définie, entre les parcelles 10 à 18 de la rue Boucicaut (pourquoi se limiter à ces parcelles?), la convention à l’article 4 ajoute « et sur toute unité foncière jouxtant » ce qui peut s’entendre aussi sur les parcelles contiguës donnant rue La Boissière.

L’article 5 précise que «  les programmes comportent un objectif d’environ 135 logements et 1000 m² d’activités » (sans préciser commerciales). Enfin, l’article 6 relatif aux rachats des biens acquis par l’EPFIF indique que le maire « peut faire racheter les biens par un ou des opérateurs qu’il désigne officiellement par courrier ».

L’intervention de l’EPFIF peut tout à fait se justifier si l’objectif est d’améliorer des façades dégradées, lutter contre l’insalubrité, redynamiser des cellules commerciales peu attractives. Par contre, l’adoption prochaine du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal doit faire réfléchir puisque les constructions pourraient atteindre 21 mètres de hauteur en bordure de la rue Boucicaut avec seulement 15 % de pleine terre, puis une incertitude sur la frange arrière du fait d’une imprécision de la cartographie du futur PLUI (16m ?). 

Les promoteurs vont être tentés. Auront-ils l’idée de construire un immeuble partant de la rue Boucicaut à la rue La Boissière avec 21m rue Boucicaut, puis 16m et enfin 10m rue La Boissière ?

Fake news ?

Alors qu’un comité sur la rue Boucicaut a été mis en place il y a plusieurs mois, pourquoi ne pas lui  avoir donné cette information alors que nous avons appris lors de la réunion de ce comité le 2 octobre que les discussions avec l’EPFIF dataient de 18 mois. Si des immeubles se construisent, les impacts seront indéniables, notamment sur le plan environnemental et sur la circulation.

Et les Fontenaisiens dans tout cela ?

Les Fontenaisiens ont donné la majorité à la liste de L. Vastel en 2020 en plein COVID,  mais, dans son programme, je ne me souviens pas que c’était sur la base d’une concertation sur seulement les travaux finis ! 

Jean-Yves Sommier
Conseiller municipal