Conseil de quartier Blagis – Gare : retour sur l’éventuel projet de prolongement de la ligne 4 du métro
Le conseil de quartier Blagis-Gare s’est tenu le mercredi 6 novembre dans la maison des entrepreneurs.
Outre les élus de la majorité et de l’opposition (Mme Le Fur, M. Sommier et moi même), moins d’une dizaine d’habitants étaient présents, ce qui témoigne de la perte totale de confiance des Fontenaisiens dans les soi-disant dispositifs de démocratie participative mis en place par la majorité municipale.
D’ailleurs, ce fut pour l’essentiel une réunion d’information descendante sur les projets de la municipalité dans le quartier. Parfois instructive d’ailleurs. A noter que si sur certains projets d’investissement notamment sur la voirie, le maire a été très clair sur le calendrier, aucune date n’a été donnée concernant la démolition – reconstruction du Gymnase J. Fournier sensée être confiée à un promoteur immobilier privé. Les associations sportives de notre ville n’ont donc aujourd’hui aucune visibilité sur les dates des travaux et de mise en service de cet équipement sportif pourtant annoncé en grandes pompes déjà il y a plus d’un an.
Lors de ce conseil, le Maire est aussi revenu sur le projet de prolongement de la ligne 4 du métro jusqu’à Fontenay-aux-Roses voire au-delà (Chatenay Malabry).
Ce projet serait mené en trois étapes : Bagneux jusqu’à la gare du RER B de Bourg la Reine, ensuite Bourg la Reine Robinson (en utilisant l’emprise actuelle du RER B) puisque construction d’un nouveau tunnel jusqu’à Chatenay.
Le Maire a souligné la mobilisation des maires concernés et a rapidement présenté les avantages réels de ce projet : amélioration de la fréquence des rames (toutes les 2 à 3 minutes contre 12 minutes actuellement aux heures de pointe pour le RER B) et probablement de la fiabilité de l’offre.
Il a en revanche complètement occulté les inconvénients de ce projet par rapport à un réel projet de modernisation du RER B dont la prochaine étape concerne l’arrivée des nouvelles rames MI 20 en 2027.
D’abord, le coût pharaonique de ce projet de prolongement : au moins un milliard d’euros selon la plupart des experts. Comme pour tout projet d’infrastructure, ce coût sera largement revu à la hausse par ailleurs une fois que les éventuelles études préalables seront réalisées. Ni l’Etat, ni Ile-de-France mobilités, ni la Région Ile de France n’ont à ce stade provisionné dans leurs comptes un tel montant.
Ensuite le délai de réalisation de ce projet : à part quelques études préliminaires éventuelles, rien ne sera engagé avant la fin des travaux du métro du grand Paris soit au-delà de 2030. Pour une mise en service au mieux en 2035.
Il a également occulté, ce que j’ai rappelé, que ce projet se traduirait par un allongement considérable des temps de transport pour les habitants de notre ville pour se rendre par exemple à Denfert Rochereau, Montparnasse, Chatelet les Halles, Gare du Nord et dans le nord de Paris.
Il n’a pas aussi évoqué le fait que les rames même modernes de la ligne 4 du métro ont une capacité d’emport deux ou trois plus faibles que celles des futures rames du RER B les MI 2020. Elles ne permettront pas de faire à l’augmentation du nombre de passagers liée à ce prolongement et écarteront pour les habitants de notre commune la possibilité d’avoir une place assise le matin au départ de Fontenay-aux-Roses. A l’heure actuelle, sauf situation gravement perturbée, c’est le cas.
Enfin, le Maire a complétement passé sous silence le fait qu’un projet alternatif de modernisation complète du RER B est plus rapide, moins coûteux et qu’il bénéficierait à plus d’usagers des transports de la vie quotidienne.
Actuellement, les travaux de modernisation de la ligne et des gares se terminent afin de pouvoir accueillir les futures rames MI 20 à double niveau dont la mise en service régulièrement retardée est prévue en 2027.
A défaut du doublement du tunnel commun (RER B et D) entre Chatelet les Halles et Gare du Nord lui aussi très coûteux, le déploiement du dispositif d’exploitation automatisé NEXTEO permettra d’augmenter sensiblement le nombre de trains en circulation dans ce tunnel. Ce système qui sera mis en place au début de la décennie 2030 (donc largement avant le début d’éventuels travaux de prolongement de la ligne 4) permet de réduire l’espacement entre deux trains et d’apporter une assistance automatisée à la conduite des trains. SNCF Réseau aurait la capacité de maitrise d’ouvrage d’accélérer ce calendrier si des financements sont apportés (plusieurs centaines de millions d’euros néanmoins).
En se focalisant sur la prolongation éventuelle de la ligne 4 au détriment de la modernisation du RER B, les élus et les habitants des communes du sud des Hauts de Seine abandonneraient la proie pour l’ombre.
Il nous faut au contraire, en lien avec les associations d’usagers comme CARRO, continuer à mettre la pression sur la Région Ile-de-France, sur Ile de France Mobilités, sur SNCF et RATP pour :
- qu’ils améliorent l’exploitation au quotidien du RER B, la qualité de l’information aux usagers, la qualité de la prise en compte des situations perturbés ;
- qu’ils accélèrent les projets de modernisation du RER B.
Ainsi, les habitants de notre commune pourront disposer durablement et à un coût acceptable pour les finances publiques d’une offre de transport au quotidien répondant à leurs attentes et réduisant les émissions de CO2 en limitant l’usage de la voiture.
Gilles Mergy
1 RÉPONSE
Bien d’accord, ce prolongement est une hérésie en ces temps de disette budgétaire et il faut privilégier l’amélioration du RER B