Fontenay : mobilisation citoyenne pour l’enfance et la jeunesse

Fontenay, le 6 mars 2025 – Pour la deuxième édition des apéros citoyens, le collectif “Mieux Vivre Fontenay” a fait salle comble. Ce mercredi 5 mars, l’Union de la gauche, les écologistes et des citoyens engagés a rassemblé une soixantaine d’habitants pour réfléchir ensemble à l’avenir des jeunes dans une ville où près de 40 % de la population a moins de 30 ans (*). Témoignages, constats empreints de frustrations et propositions concrètes ont rythmé cette soirée participative.

Un constat préoccupant : la jeunesse n’est pas une priorité pour l’équipe municipale

L’événement s’est déroulé dans une ambiance chaleureuse et studieuse en débutant par les témoignages d’acteurs engagés : associations de parents d’élèves, représentants d’activités périscolaires, militants de la protection de l’enfance et élus. Verdict ? Un certain goût d’inachevé dans la politique de l’enfance et de la jeunesse de la ville.

Les parents d’élèves, bien qu’appréciant le professionnalisme des agents municipaux, regrettent le manque de dialogue avec les élus en dehors de réunions très formelles où les échanges sont limités. Lors des conseils d’école, les sujets impliquant l’équipe municipale sont “souvent abordés tardivement, voire pas du tout”. Toutefois, lorsque les parents et leurs représentants parviennent à instaurer un dialogue constructif avec la mairie, des avancées positives peuvent être espérées, comme ce fut le cas pour les mobilisations contre les fermetures de classe dans plusieurs écoles de la ville pour la rentrée 2025/2026. Malheureusement, ces moments d’échange restent exceptionnels, et les décisions unilatérales restent la norme, notamment sur des questions majeures telles que les travaux dans les écoles.

Certains évoquent également des règles posées par la municipalité qui réduisent fortement la participation à ces dialogues, comme l’obligation pour les mêmes parents d’être présents à chaque réunion sur la cantine scolaire avec des dates imposées : un casse-tête pour des familles déjà surchargées par la vie familiale.

Autre dossier sensible : l’accueil des mineurs isolés. Le Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) a vivement critiqué l’abandon du projet d’un centre d’accueil pour ces jeunes en détresse (pétition disponible ici). Pire encore, la mairie, par un courrier du 11 février, évoque un “risque de trouble à l’ordre public“, justifiant ainsi son refus. Des propos vus d’un mauvais œil par de nombreux participants.

Des villes voisines enviées

Le contraste avec les villes voisines a été un des points forts des échanges.

● À Châtillon, le maire adjoint à l’Éducation, Antoine Jouenne, a suscité l’intérêt en présentant des initiatives innovantes : déjeuners hebdomadaires entre élus et élèves pour encourager l’échange, un conseil municipal des enfants et un conseil municipal des parents pour donner la parole aux familles et aux jeunes.
● À Sceaux, la MJC joue un rôle central dans la vie des jeunes. À Fontenay, en revanche, les structures jeunesse sont mises à mal : le maire a tenté de fermer le club pré-ados et le centre de loisirs La Fontaine pour vendre les terrains à un promoteur immobilier. C’est une pétition citoyenne qui a permis de sauver ces lieux de vie.

Une fois de plus, Fontenay souffre du manque d’initiatives participatives, alors que d’autres communes montrent la voie.

Des idées fortes pour un avenir meilleur

Loin de se limiter à un constat négatif, les participants ont travaillé en ateliers collaboratifs pour dégager des solutions concrètes, adaptées à chaque tranche d’âge, de la petite enfance à l’émancipation des jeunes adultes.

Parmi les propositions phares :

➔ Développer des espaces de rencontres et d’entraide pour les parents (notamment pour ceux sans solution de garde) mais aussi pour les jeunes qui sont demandeurs de lieux de sociabilité.
➔ Créer davantage de places dans les différents modes de gardes (crèches, Maisons d’Assistantes Maternelles…)
➔ Renforcer la santé scolaire, avec un rôle accru du CMS, notamment sur la santé mentale des enfants.
➔ Offrir plus de sorties culturelles aux écoles, un point où Fontenay accuse un retard sur ses voisines.
➔ Faciliter l’accès à l’information pour les jeunes et les familles, en centralisant les ressources sur les démarches, aides et dispositifs existants.
➔ Soutenir les jeunes en situation de précarité et d’isolement, alors que le taux de pauvreté augmente depuis 11 ans. En effet, pour les moins de 30 ans il est passé de 16 % en 2014 à 18 % en 2021, et 29 % des 15-24 ans étaient au chômage en 2021 (39 % aux Blagis !) (**).
➔ Mettre en place des dispositifs qui encouragent l’apprentissage et l’entrepreneuriat, tout en favorisant le partage de savoir-faire avec les entreprises locales, pour lutter contre le décrochage scolaire. Plus largement, renforcer les initiatives visant à aller à la rencontre des jeunes les plus isolés.
➔ Renforcer le rôle de proximité de la police municipale, en favorisant des actions de rapprochements et des échanges avec les jeunes.

Un projet citoyen en pleine construction

Ces réflexions alimentent le programme du collectif Mieux Vivre Fontenay en vue des municipales de 2026. Un travail de fond est en cours pour transformer ces idées en propositions concrètes.

En parallèle, le compte rendu de l’apéro citoyen “Mieux échanger” du 5 février sera bientôt disponible sur le site mieuxvivrefontenay.fr.

Prochain rendez-vous : le 2 avril pour un nouvel apéro citoyen sur le thème “Mieux habiter” !

Une dynamique est en marche à Fontenay, et elle ne fait que commencer. À suivre !

Moussa KONE-DIALLO

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(*) RP2010, RP2015 et RP2021, exploitations principales, géographie au 01/01/2024, INSEE

(**) Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) de Fontenay aux roses, INSEE-DGFiP-Cnaf-Cnav-Ccmsa, 2021