La faute inexcusable des députés de la majorité présidentielle
L’élection des membres du bureau de l’Assemblé nationale fait l’objet de quelques règles, qui relèvent parfois de la tradition orale, destinées à assurer une forme de proportionnalité de représentation des groupes politiques. Dont acte !
Le RN est aujourd’hui, en nombre de députés, le deuxième groupe de l’Assemblée nationale, très loin derrière le groupe Renaissance (majorité présidentielle). C’est extrêmement regrettable, mais c’est un fait.
Une représentation du RN au sein du bureau de l’Assemblée est alors assez incontournable, sauf à modifier les règles pour l’empêcher, ce qui s’apparenterait à une forme de totalitarisme.
Mais il y a plusieurs façons d’aboutir à ce résultat, et les élus de la majorité présidentielle, tombant dans le piège tendu par le groupe EELV, ont choisi la pire !
Après avoir obtenu la Présidence (Yaël Braun-Pivet, Renaissance) et deux vice-présidences (une pour Horizons et une pour le MoDem), ils auraient pu ne plus prendre part aux votes et laisser les oppositions se répartir les quatre autres vice-présidences. Ils auraient dû le faire ! Comme ils l’ont fait le lendemain pour la Présidence de la Commission des finances, qui revient depuis quinze ans à l’opposition.
Restaient alors en lice deux candidats NUPES (une PS et une LFI), deux candidats RN et deux candidats surprises d’EELV, « dissidents » NUPES bien décidés à chiper les deux places revenant aux candidats RN. Il était donc possible que les quatre NUPES l’emportent (risque mal évalué puisque les « dissidents » verts n’on finalement obtenu qu’une trentaine de voix), ce qui a conduit un très grand nombre – un trop grand nombre ! – de députés de la majorité présidentielle à prendre part au vote en soutenant les candidats RN.
Respecter les règles en ne s’opposant pas à l’élection de vice-présidents RN est une chose ; favoriser leur élection en est une autre !
Au lendemain du premier tour des législatives, j’avais qualifié la timidité des appels à faire barrage au RN de « faute politique grave ».
Avec cette élection des vice-présidents, les élus de la majorité présidentielle viennent de commettre une faute inexcusable qui va se payer cash lors des prochaines échéances électorales.
Michel Giraud
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