La lettre à Michel Faye
Les faits
Le 28 septembre, notre maire fait un courrier à M. Faye, dont il donne copie aux élus de sa majorité et à deux des directeurs du personnel municipal. Le 29, il signe deux arrêtés détaillant les retraits de délégation (Référence 17-210 et 17-209).
Le 29, le blog Osez Fontenay diffuse l’information, mais sans explications.
Le 4 octobre, Le Parisien fait un article, cite MM. Vastel et Faye, mais sans explication convaincante. C’est plutôt le genre : quand on veut tuer son chien…
Le 10 apparait sur le blog de l’Association Fontenay-aux-Roses Avenir la copie du courrier.
La communication
Certes, retirer une délégation à un adjoint est une décision souveraine, qui ne nécessite ni explication, ni approbation par quiconque, pas même par le conseil municipal. Mais, tout en laissant de côté le fond faute d’éléments impartiaux, on peut s’interroger sur la méthode utilisée.
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Dans le monde du travail, le chef prend la peine de convoquer le subalterne qu’il entend sanctionner, pour au moins l’informer de vive voix. En matière de licenciements, l’entretien préalable est une obligation. En affaires publiques, on peut certes être en désaccord mais faire preuve d’un minimum de courtoisie … D’autant que M. Faye n’est pas un collaborateur de M. Vastel. Ils sont tous deux des élus de la ville, et appartiennent à la même majorité municipale.
b. Pourquoi le maire a-t-il autant attendu pour demander à M. Faye de « s’interroger sur son mode relationnel » (sic) alors qu’il cite dans sa lettre plusieurs « difficultés relationnelles ». En tardant (« Depuis plusieurs mois, nous différons l’officialisation de la demande de protection fonctionnelle du directeur de l’urbanisme vis-à-vis de toi ») le maire a envenimé la situation :
– M. Faye est un homme exigeant qui veut que les choses avancent. Il l’est pour lui, il peut le vouloir pour les autres. En le rencontrant « il y a plusieurs mois » le maire aurait pu en parler tranquillement. M. Faye est un homme intelligent, il aurait compris.
– En tardant, le maire a failli à son devoir de protéger son administration – dont il est le chef ultime – alors qu’il pensait qu’elle était mise à mal.
Le maire a-t-il sciemment laissé les choses se dégrader, pour pouvoir mieux sanctionner ?
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Comment un courrier à caractère privé a-t-il pu se retrouver sur un blog ?
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L’administrateur de ce site – et donc responsable légal – se serait-il fait forcer la main ?
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S’agit-il d’une manœuvre pour éclairer les explications vaseuses données dans Le Parisien ? D’un côté, on donne au journaliste une réponse politiquement correcte, et de l’autre on organise une fuite, afin que tout le microcosme fontenaisien ait une chance de trouver une rationalité à cette décision
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Quelle raison a poussé le maire à diffuser cette lettre aux élus de sa majorité et à des membres du personnel? Voulait-il montrer à ses collègues du conseil municipal que c’est lui le CHEF, et qu’il prend les décisions, même difficiles ? Voulait-il démontrer au personnel de la ville que sa sérénité lui tenait à cœur ?
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Enfin, pourquoi donc le maire a-t-il eu besoin d’écrire à M. Faye ? Tout un chacun sait bien que tout document, aussi bien protégé soit-il, fuit un jour ou l’autre. Alors qu’un entretien en tête à tête fait tout autant l’affaire… et ne laisse ni trace, ni témoins… Quel amateurisme !
Conclusion
Cette lettre – inutile – a sans doute été conçue pour marginaliser Michel Faye. Elle semble plutôt lui donner une excellente opportunité de porter la chose en justice … et de la gagner.
C’est l’histoire de l’arroseur arrosé ?
2 RÉPONSES
Messieurs Vastel et Faye font désormais chambre commune, mais rêve à part, et les deux autres piliers de la majorité, Messieurs Lafon et Ribatto, partagent ils les même rêves que ceux de Monsieur Vastel, que ceux de Monsieur Faye ? Ou découchent ils ? Ce silence est étonnant si l’on se réfère aux vidéos du dernier conseil municipal et aux retours du public, le maire était semble il (trop ?) bien seul face à l’opposition.
L’article de Michel Bayet est complet, clair et il pose les bonnes questions.
J’en rajoute une : si Michel Faye avait eu un comportement douteux vis à vis d’un.e employé.e municipal.e ou d’un membre cabinet du Maire, comment se fait il que personne n’ait porté plainte ? Il n’y a eu qu’une main courante je crois, ce qui en matière pénale n’a aucune portée juridique. C’est la raison pour laquelle sans me prononcer sur le fond faute d’éléments impartiaux comme l’écrit fort justement Michel Bayet, j’ai tendance à penser que le Maire cherche à transformer un différend politique avec Michel Faye en une “affaire” en cherchant par des moyens détournés à salir son honneur. Le combat politique n’en sort pas grandi.
Gilles Mergy
Conseiller Municipal