La politique du vide
Ce qu’il y a d’inquiétant dans la politique, c’est à quel point, parfois, elle peut être vidée de son sens.
Prendre le pouvoir, cela n’est utile à l’intérêt général que si l’on prédispose d’un projet pour le bien commun. Si l’on a des idées, qui contribueront à rendre la vie de ses administrés plus facile, plus agréable, plus solidaire aussi. Encore faut-il avoir les moyens de ses idées, et lorsqu’on ne dispose pas des ressources suffisantes, savoir comment on va les obtenir. On peut bien faire un emprunt à un taux intéressant pour rééquilibrer – très provisoirement – les comptes, et sembler plus crédibles quelques instants. Mais ce n’est qu’une stratégie de communication à court terme, qui n’induit aucune mécanique propre de financement.
Mais le conseil municipal de ce mercredi, outre qu’il a permis de présenter des prospectives financières assez largement discutables, a surtout été surprenant par l’ampleur de la vacuité de la politique actuellement menée dans notre ville. C’est une politique d’image, qui, assurément, coûtera chers aux fontenaisiens sans qu’ils en tirent un quelconque bénéfice réel en terme de qualité de vie. Au contraire, le coût de la vie, à travers la vue d’ensemble qui se dessine, ne cessera d’augmenter. On peut bien rebâtir tout Fontenay et tout faire reluire à force de décisions luxueuses, afin que les immeubles ou les chaussées y soient impeccables, encore que la ville soit loin d’être dans l’état désastreux que l’on tente de nous faire croire, mais ensuite ?
Croire que les sommes colossales qu’il faudra engloutir pour devenir la petite sœur jumelle de Sceaux ou ressembler au Plessis-Robinson apportera aux fontenaisiens autre chose que des impôts supplémentaires et de nouvelles dettes municipales, des prix toujours plus élevés chez les commerçants et des tarifs exagérés pour tout ce qui concerne la vie des enfants (associations sportives, cantines, centres de loisirs, etc.), c’est un syllogisme fallacieux. La politique de Laurent Vastel, qui semble méconnaitre sa population, fera fuir à terme un grand nombre de fontenaisiens vers des municipalités plus accessibles… et moins contraignantes Attirer des catégories socio-professionnelles plus favorisées pour redynamiser la ville conduit pourtant de toute évidence à un échec économique inévitable : le schéma est bâti à l’envers. Pour les faire venir, il aurait d’abord fallu réfléchir à autre chose qu’à livrer la ville aux promoteurs. Les «riches» ne viendront que si la ville présente déjà un attrait économique, administratif et culturel suffisant, et repeindre nos façades n’y suffira pas, même si elles sont étincelantes. Les « pauvres » partiront (et nous avons bien compris que c’était l’une des intentions principales du maire, mais il est à parier que dans sa vision de l’organisation sociale, l’appellation générique de pauvres inclue les classes moyennes).
Au lieu de rentrer dans les caisses, l’argent rentrera donc encore moins. Comment la municipalité fera-t-elle face, alors, à l’impact de la baisse des dotations de l’état ? En empruntant, davantage encore, pour que les fontenaisiens remboursent, davantage encore ?
Sylvain MORAILLON
1 RÉPONSE
Je me demande bien tout de même qu’elle est “cette catégorie socio-professionnelle plus favorisée” qui sera attirée pour venir s’installer à Fontenay-aux-Roses ?
Dans un immeuble, place de la Cavée par exemple, une fois que cette dernière sera rénovée bien entendu, c’est un choix évident pour une famille “aisée” (puisque la classe moyenne est gommée), avec du vis à vis, de la circulation, une taxe d’habitation et une taxe foncière qui seront élevées par rapport aux prestations, ce n’est que du bonheur !
Le bonheur Place de la Cavée ou le paradis aux Mouilleboeufs le choix est cornélien.
Françoise LETANG