Le « Trou OSICA » n’est pas près d’être comblé…
Le « Trou OSICA », c’est ce chantier abandonné depuis plus de dix ans à l’angle de la place du Général de Gaulle et la de ruelle de la Demi Lune, à Fontenay-aux-Roses.
Des logements sociaux devaient y être construits. Un premier permis de construire, accordé à OSICA, a été annulé. À peine élu, en 2014, Laurent Vastel a mis fin au projet. Le nouveau maire visait mieux pour ces parcelles du centre-ville.
Mais pour que des promoteurs soient intéressés, il fallait pouvoir construire plus haut que ce qu’autorisait l’ancien Plan d’occupation des sols, et donc attendre le Plan local d’urbanisme de 2017.
Dix années sont passées et se sont toujours des barrières de chantier qui bordent la place.
Il faut dire que la majorité municipale a depuis imaginé tant de projets, jamais aboutis, autour de la place :
- Un immeuble « stalino-versaillais » (selon les mots d’un architecte local) au fond de la place, avec destruction d’une partie de la résidence Saint-Prix ;
- Puis la destruction complète de cette résidence, pour un réaménagement complet du quartier jusqu’au parc Sainte-Barbe, ce qui conduisit le promoteur pressenti à annuler le projet précédent ;
- Un pavillon de type Baltard, baptisé « Folie », près du marché. Folie : « dérèglement mental, démence » ou « autrefois, riche maison de plaisance », me dit le dictionnaire Larousse. Je ne sais pas quelle définition était la plus adaptée ici. Mais on n’en parle plus ;
- Une rénovation de façade du marché, pour un coût pharaonique, rejetée par les autorités compétentes.
On en a le tournis ! Et mal au portefeuille. Car tous ces projets, ce sont autant d’études et de frais inutiles financés par nos impôts…
Mais revenons au « Trou OSICA », qui commence à ressembler, pour le maire, au « sparadrap du capitaine Haddock », ce truc qui colle aux doigts et dont on ne parvient pas à se débarrasser.
En début d’année, Laurent Vastel a cru s’être tiré d’affaire : un promoteur acceptait de monter un projet pour boucher le trou. Mais c’était sans compter sur :
- L’appétit du promoteur qui, pour rentabiliser son investissement, voulait construire le plus grand et le plus haut possible ;
- Le contrôle de l’Architecte des bâtiments de France (ABF), qui demanda des modifications du projet pour mieux protéger le château La Boissière, un des rares monuments classés de la ville ;
- La vigilance des riverains, pas franchement satisfaits des réponses apportées par le promoteur aux observations de l’ABF.
Et que croyez-vous qu’il advint ?
Le Tribunal administratif vient de donner raison aux riverains. Le permis de construire accordé par la mairie est annulé. Le promoteur, qui avait vraiment vu trop grand, va devoir modifier son projet. S’il en a encore envie, car ses bénéfices vont s’en ressentir…
Le « Trou OSICA » n’est donc pas prêt d’être comblé !
Michel Giraud
Quand je suis arrivé en région parisienne, au début des années 1980, Paris venait d’inaugurer le Forum des Halles, clôturant l’affaire du « Trou des halles » qui avait duré à peine dix ans. Avec le « Trou OSICA », Fontenay-aux-Roses fait donc mieux. Un « record » dont je ne me réjouis pas.
1 RÉPONSE
Parfaitement résumé. Sans compter la perte de la maîtrise du foncier de la place devant le château Laboissière devenue parking au lieu d’un espace piéton, du projet initial OSICA qui permettait des logements accessibles aux Fontenaisiens de s’y loger, un commerce de faible hauteur sur la place, une entrée du parking commune avec l’immeuble privé construit avec le magasin bio que nous avions installé… Une place plus arborée et moins minérale, un puits de fraicheur plutôt que de chaleur …