Pour une architecture réussie place du Général-de-Gaulle
Par manque d’attention des municipalités la plupart de nos banlieues se sont construites de façon anarchique. Les constructions se sont ajoutées un peu au hasard, sans tenir aucun compte de l’environnement bâti. Le résultat est que ces banlieues sont tristement laides. Les habitants ont dû s’y résigner.
Quand on a parlé d’un Plan Local d’Urbanisme pour Fontenay-aux-Roses, beaucoup d’entre nous ont espéré qu’on allait échapper à cette fatalité. On n’attendait pas des changements rapides, car les projets d’urbanisme prennent des décennies, mais on souhaitait un cadre général, permettant de rejeter tout projet qui ne s’inscrit pas dans un schéma directeur.
On ne trouve pas cela dans le PLU. Monsieur le maire a du reste souvent exprimé ses réticences par rapport aux grands schémas de développement urbain, et sa préférence pour des projets isolés tirant parti des opportunités foncières.
Le PLU autorise un peu partout sur le territoire communal des immeubles plus gros, plus hauts, disproportionnés par rapport aux constructions actuelles.
Au moins la place centrale de Fontenay-aux-Roses aurait mérité une attention particulière.
Car une place doit être traitée comme un tout, et il y faut une cohérence d’ensemble.
Cette cohérence n’impose évidemment pas que les bâtiments soient tous du même style.
Il n’est pas question de construire aujourd’hui un bâtiment de style classique, comme celui du château Laboissière, ou de style art déco comme celui du bâtiment de l’ancienne poste.
Au Louvre, après de multiples et vives contestations, tout le monde reconnait la parfaite intégration de la pyramide de Pei dans la cour Napoléon. Et plus généralement le Louvre démontre qu’on peut avoir une harmonie incontestable en combinant tous les styles, de celui de la Renaissance à celui du XXème siècle. A chaque époque les architectes ont veillé scrupuleusement à construire de nouveaux bâtiments en harmonie avec l’existant et ont porté une attention particulière au choix des hauteurs et au rythme des façades.
Notons que pour le récent bâtiment les Terrasses – La Boissière (La Vie Claire), l’architecte a bien pris soin de fractionner sa façade en 3 parties, permettant une intégration réussie dans la rue Boucicaut.
L’immeuble projeté au fond de la place du Général-de-Gaulle ne respecte pas ces règles.
Il est trop haut d’au moins deux étages, sans fractionnement vertical de sa façade, derrière laquelle n’importe qu’elle affectation pourrait trouver sa place.
C’est un immeuble monolithique, sans aucun rapport avec la volumétrie des autres bâtiments.
S’il était construit cet immeuble viendrait s’imposer sur la place comme les cheveux sur la soupe.
Or ce fond de place est au centre géographique de Fontenay. Nous sommes en droit d’y attendre une création architecturale contemporaine particulièrement réussie.
C’est vrai pour l’espace culturel multifonctionnel qu’on espère comme pour les immeubles d’habitation.
Donnons aux Architectes le temps et les moyens de faire un beau travail
Monsieur le maire souhaite construire un immeuble très vite. Si au bout du compte cet immeuble ne plait pas aux Fontenaisiens, il n’est pas certain qu’il y ait avantage.
Alain Delahaye
1 RÉPONSE
Je partage complètement ce que tu dis Alain! Mais…en discussion et préparation depuis 2014, l’immeuble est terminé! Les plans sont finis même si nous n’y avons jamais eu accès. Il faudra attendre le permis de construire probablement imminent pour enfin pouvoir prendre connaissance des détails de cet immeuble. A commencer par son emplacement sur le parvis, sa hauteur, le traitement architectural de sa façade. Mais également la gestion du raccordement avec le bâtiment Saint Prix qui n’a jamais été présenté et qui ne semble pas beaucoup inquiéter les porteurs du projet. Autant de points mystérieux. On ne peut s’en faire une idée que sur une maquette. Pour nous rassurer, on nous dit qu’elle n’est pas très réussie.
Bref, du point du vu du maire, du promoteur et des partisans de ce projet, c’est fini. Nous sommes à la fin d’un long processus de conception.
Ceux qui arrivent maintenant avec d’autres demandes ou d’autres idées sont donc des empêcheurs de tourner en rond. Ils pourraient honteusement faire perdre du temps et de l’argent à tous les “fontenaisiens de bonnes volontés qui veulent le meilleur pour leur ville” (il faudrait trouver une abréviation).
Mais à qui la faute?