Pressons, pressons…

Les chantiers du centre-ville se bousculent, alors, pressons, pressons. Un engin de chantier recule si vite en sortant du chantier qu’il démolit une baraque à churros, une jeune femme est gravement brûlée. Pressons, pressons.

J’attends le bus 194, l’arrêt devant la mairie a été déplacé. Il gênait les projets de place minéraleDésormais dans la côte, difficile d’accès, il crée embouteillages, bruit et pollution. Le kiosque à journaux aussi a été déplacé, pressons, pressons. De toute façon, la majorité réduite n’a pas le temps de s’en émouvoir, pressons, pressons.

Une dame me parle de sa mère, elle n’a toujours pas de réponse à sa demande d’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), elle ne sait pas qu’elle aurait dû demander (où ? à qui ? comment ?) un récépissé sans lequel les mois d’attente se succèdent. Dans le trio Ville-Territoire-Département, les responsabilités se diluent, pourtant le maire est aussi vice-président du Territoire et conseiller Départemental. Les délais « sociaux » traînent, traînent.

J’ai le temps de photographier les ouvriers occupés, devant la mairie même, à scier des blocs pour le parvis minéral, dans un nuage de poussière de pierre. Les ouvriers ne portent aucune protection, ni casque, ni lunettes, ni masque. Aucune considération pour la santé de ces ouvriers ? Pressons, pressons.

Dans le bus, des fontenaisiens me font part de leurs difficultés, ils n’ont plus les moyens de payer une mutuelle, ils renoncent à certains soins, passons, passons. Un autre partage son souci : la Maison de retraite du Parc augmente ses tarifs, alors que les pensions diminuent. Pressons, pressons…

Suzanne Bourdet, conseillère municipale Associative et Citoyenne