Résistance
Le conseil municipal a donné un avis favorable au règlement du PLU (Plan Local d’Urbanisme) lors de sa séance du 27/06/2016. L’opposition a émis un avis défavorable. Ce PLU est néfaste pour Fontenay-aux-Roses car il offre la possibilité de densifier la ville, d’une part parce que c’est la volonté de l’équipe dirigeante de faire venir 1/6 de population supplémentaire et d’autre part parce que la loi ALUR (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové) est intrinsèquement densificatrice.
Peut-on résister à la densification imposée par messieurs Faye et Vastel ? NON, ils ont la majorité. Ils veulent bétonner les quartiers Scarron, Blagis, Panorama, le centre-ville et la rue de l’Avenir. Ils en ont maintenant les moyens avec le PLU.
Peut-on résister à la densification imposée par la loi ALUR ? OUI, en édictant dans le PLU certaines mesures compensant les effets densificateurs de cette loi, ce que ne fait pas monsieur Faye qui a prôné pendant plusieurs décennies la non densification de notre ville et que le pouvoir et l’arrivisme ont transformé en grand instigateur du bétonnage de Fontenay-aux-Roses.
Quelles pourraient être ces mesures. Comme première mesure, on pourrait pratiquer une augmentation des pourcentages d’espaces verts en pleine terre par rapport à ceux figurant au POS. Cette augmentation pourrait être de 10, 15 ou 20% selon les zones. En effet suite à la disparition des COS (Coefficients d’Occupation des Sols), les emprises au sol vont immanquablement augmenter avec le temps, faisant disparaître la pleine terre. Cette mesure a au moins trois avantages. Premier avantage, on limite la densification. Deuxième avantage, on lutte contre l’imperméabilisation des sols. Cette imperméabilisation des sols aggrave les tassements et gonflements des terrains responsables de nombreux sinistres sur la ville et notamment dans le quartier de la gare où la municipalité prévoie de construire un immeuble de logements rue des potiers à l’endroit le plus sensible du sous- sol, le terrain étant argileux. Je n’ai pas de craintes concernant l’immeuble qui va être construit car maintenant les entrepreneurs maîtrisent les techniques pour stabiliser les constructions sur terrains mouvants. Par contre je crains que les habitations alentour se fissurent car personne ne peut prévoir les conséquences du changement dans la circulation des eaux souterraines induit par cette nouvelle construction. Troisième avantage, on préserve la biodiversité urbaine faunistique et floristique qui est remarquable à Fontenay-aux-Roses et ce ne sont pas les nouveaux espaces verts complémentaires artificiels, toitures et murs végétalisés et autres bacs à fleurs qui vont accueillir ces espèces de pleine terre. C’est bien de protéger les espaces boisés classés et les corridors écologiques mais il faut aussi conserver la pleine terre des jardins privés. Pour protéger les espèces, il faut protéger leurs territoires.
Comme deuxième mesure, on pourrait introduire des coefficients d’emprise au sol dans les zones où l’emprise au sol est non réglementée (URU et URP). Par exemple au Panorama, l’emprise au sol est non réglementée, le pourcentage de pleine terre est non mentionné, il faut juste 30% minimum en espaces verts. Conclusion, on peut donc bétonner sur 70% de l’unité foncière, les 30% restant étant des espaces verts artificiels sur dalle de béton. Une vision idyllique !!!
Troisième mesure, on pourrait aussi agir sur les hauteurs des bâtiments. On pourrait même selon les zones les augmenter légèrement si c’est pour préserver la pleine terre. En effet, si on augmente le pourcentage d’espaces verts en pleine terre de 20%, ce n’est pas très gênant de monter la hauteur du bâti de un demi étage ou d’un étage y compris en zones UD et UE.
De toute évidence, monsieur Faye et moi-même n’avons pas la même vision de l’urbanisme de notre ville.
Je ne souhaite pas voir arriver 4000 habitants supplémentaires.
Je souhaite une stabilisation de la population, tout en sachant que même en stabilisant la population il faut construire un peu.
Je ne souhaite pas la densification de ma ville déjà très dense avec 9300 habitants/km2.
Je souhaite préserver les zones pavillonnaires et leurs jardins en pleine terre sur le long terme.
La loi ALUR n’est vraiment pas arrangeante pour ma ville mais je m’en accommoderai en prescrivant les mesures précédemment décrites qui compenseront les conséquences densificatrices de la suppression du COS. Avec leurs règles dans ce PLU, monsieur Faye et la majorité de droite ne compensent rien du tout et ne veulent rien compenser.
Je pense par ailleurs que si cette loi est néfaste pour Fontenay-aux-Roses, elle peut être bénéfique pour certaines villes de Province afin de limiter l’étalement urbain et sauvegarder les champs cultivés et les forêts. Pour notre ville, comme pour l’ensemble de la petite couronne, nous n’avons que l’inconvénient de la loi : la densification et son cortège de problèmes.
Pour la majorité actuelle, la loi ALUR est arrangeante et ils vont l’utiliser pour densifier et pour justifier leur densification de la ville. « C’est pas moi, c’est la loi ALUR !! » Quel beau prétexte pour attirer 4000 habitants supplémentaires et réaliser ce qu’on appelle une gentrification de Fontenay-aux-Roses, c’est-à-dire provoquer un embourgeoisement de la ville.
Jean-Jacques Fredouille, élu écologiste.
3 RÉPONSES
bonsoir Monsieur Fredouille,
Sans être spécialiste de la question, votre analyse ma paraît frappée au coin du bon sens.
Mais concrètement, que puis-je faire pour stopper les projets de la municipalité ?
Cordialement.
Merci pour votre soutien. Que pouvez vous faire? Tout faire pour que ces gens là partent au plus vite. Action politique, juridique, locale, prévenir de ce qui se passe dans votre quartier, encourager par vos mails, dire aux habitants de se méfier de leur double langage, de leurs mensonges par omission, assister au conseil municipal ……….bien cordialement.
Merci beaucoup pour cet article très clair, utile et constructif. Comme vous, je ne souhaite pas de densification pour plusieurs raisons. J’en donne deux.
Premièrement, la densification dégrade la qualité de vie, c’est une évidence. Dans une cocotte-minute on respire et on vit moins bien, car on se gêne mutuellement. C’est pour cela que j’ai quitté Paris pour FAR. Pour moi c’est une mauvaise idée de concentrer tout le monde sur Paris. Mieux vaut développer la France en créant de nouveaux pôles urbains. Pour un développement durable au sens social, économique et écologique du terme il faut diversifier et aérer, pas densifier et écraser.
Deuxièmement, la densification imperméabilise le sol (par le béton), ce qui finit par provoquer des inondations. Car il n’y aura plus assez de terre pour retenir l’eau et les égouts s’en trouveront…. Inondés. Cela arrivera bientôt à FAR à cause du changement climatique. Nous venons d’en faire l’amère expérience juste à côté. En passant j’invite à Mairie à aller voir chez mes compatriotes aux Pays-Bas, où beaucoup de nouvelles structures sont prévues pour stocker de l’eau en cas d’urgence : des « places d’eau », des parkings, des toits végétalisés, des creux aménagés partout.
A part la solution « faire disparaître l’équipe municipale actuelle » que vous suggérez, que pouvons-nous faire avec elle pendant qu’elle est là ? Les Comités des Habitants ne peuvent-ils pas se réunir de leur propre initiative et organiser un débat avec le Maire sur ce sujet au nom de toute la population ? Pourquoi pas avec le soutien de l’opposition ? Le projet d’agenda est déjà écrit dans votre blog, que j’apprécie entre autres pour cela.
Ce débat aura plus de chances à mon avis s’il est renforcé par des initiatives citoyennes qui élaborent des propositions concrètes (au lieu de juste confirmer un désaccord). J’en profite pour informer les lecteurs de ce blog que notre initiative de proposer des idées pour la Place du Général de Gaulle est toujours en marche. Je suis très étonné en revanche qu’aucun Fontenaisien sur 24.000 n’ait répondu au lien qui figurait au Fontenay MAG (http://oosterenvan.blogspot.fr/2016/04/mairie-et-citoyens-dessinent-lavenir-de.html). Aucun soutien, aucune suggestion pour notre cœur de ville. Mais je ne désespère pas, loin de là.