25 novembre 2024 | 16:27
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Une école « ciblée » à Fontenay-aux-Roses pour tester l’uniforme :  une fausse bonne idée

A droite et à l’extrême droite, plusieurs présidents de collectivités locales ont répondu présents à l’appel de l’exécutif. Éric Ciotti, Les Républicains, a fait acte de candidature pour son département des Alpes-Maritimes. Même demande de la part du maire Rassemblement National de Perpignan Louis Alliot qui a proposé jeudi la mise en place d’un uniforme dans les établissements scolaires de sa ville.

Dans le 92, Laurent Vastel, sans avoir demandé l’avis du conseil municipal, a annoncé mardi 6 février 2024 en conseil d’école de l’école du Parc, que les uniformes pour les élèves seraient en test.

Nous avons été sollicités immédiatement par les parents d’élèves à ce propos.

Non, ce n’est pas un retour à d’anciennes bonnes pratiques : l’historien de l’éducation Claude Lelièvre affirme que « il n’y a jamais eu ni loi, ni décret, ni prescription imposant un uniforme à l’école publique ». En effet, l’uniforme n’a jamais été obligatoire en France. L’idée de « retour à l’uniforme » est donc erronée.

Non, appeler cela « tenue unique » plutôt que « uniforme » ne rendra pas l’idée plus acceptable et plus noble. On parle bien d’une tenue vestimentaire obligatoire pour tous les élèves.

Non, cela ne gomme pas les inégalités sociales qui se trouveront exacerbées dans les chaussures, les manteaux, les sacs et autres accessoires. Les inégalités persisteront dans les activités hors temps scolaire, pendant les vacances…

Non, ce n’est voulu ni par les parents ni par les enseignants. À notre connaissance, il n’y a pas eu de questionnaire dans les écoles.

Non, ce n’est pas un outil de lutte contre le harcèlement scolaire. Pour lutter contre le harcèlement scolaire, il faut des moyens pour que les élèves soient bien informés sur le harcèlement.

Non, c’est n’est pas gratuit car c’est financé par l’Etat et la ville. C’est un budget de 200 euros par élève alors que le budget pour les fournitures a diminué ces dernières années et que des projets de classes découvertes sont refusés ainsi que des activités artistiques et culturelles.

Il y a vraiment de vraies priorités dans les écoles comme avoir un nombre raisonnable d’élèves par classe, avoir des animateurs en nombre pour les temps de pause méridienne, régler les problèmes de chauffage, réparer les toilettes…

Il n’y a aucune réflexion sérieuse sur la réalité des inégalités à l’École. Les enquêtes PISA montrent que le système scolaire français a tendance à accentuer les inégalités. La récente publication des Indices de Position Sociale (IPS) des établissements scolaires montre des écarts sociaux majeurs. On a du mal à voir comment l’uniforme pourrait remédier à ces tendances lourdes, si ce n’est en jetant un morceau de tissu dessus.

Imposer l’uniforme aux élèves est une impasse, cela ne répond pas aux défis que le système éducatif affronte. C’est un enfumage qui évite de se pencher sérieusement sur le manque de moyens de l’école publique. 

Astrid Brobecker & Maxime Messier
Conseillers municipaux de Fontenay-aux-Roses

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